Centrafrique : Faustin Archange Touadéra redoute que la communauté internationale oublie son pays

Jeudi 30 Mars 2017 - 13:24

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A l’occasion du 1er anniversaire de son arrivée à la tête de la Centrafrique, un pays ravagé par la pauvreté et les groupes armés, le président Faustin-Archange Touadéra a confié mercredi à la presse qu’il craignait que cette nation ne disparaisse des préoccupations de la communauté internationale.

« Il est important que l’on continue de maintenir la République centrafricaine dans l’agenda de la communauté internationale, surtout sur les questions humanitaires », déclare le président Faustin Archange Touadéra lors d’un entretien au palais présidentiel à Bangui.

Le chef de l’Etat centrafricain a demandé « des facilités de décaissements pour permettre de bénéficier des soutiens, qui ont été annoncés à Bruxelles ». Il faisait allusion à une conférence internationale des donateurs en Belgique en novembre 2016, qui avait promis 2,2 milliards de dollars sur trois ans pour relever son pays, classé 188e et bon dernier à l’indice du développement humain (IDH).

« Certains partenaires comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD) et la Banque africaine de développement (BAD), ont commencé à financer des programmes prioritaires », a indiqué le président, qui a évoqué la future construction de routes dans l’intérieur et la formation de 500 policiers et gendarmes avec l’aide de la Banque mondiale et des Nations unies.

Faustin Archange Touadéra a estimé que son pays est « orpheline de l’aide humanitaire » parce que sur les 4,5 millions d’habitants dont il dispose, près de la moitié dépend de l’aide internationale. Et à ce jour, le pays compte 900.000 déplacés internes ou réfugiés, d’après le Bureau pour la coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). « Nous avons des préoccupations dans des villes comme Kaga Bandoro, Bambari, Bocaranga, où il y a encore des déplacés en raison du conflit et du grand banditisme qui sévissent dans ces zones », a expliqué le chef de l’Etat centrafricain.

Alors que le calme est revenu dans Bangui, ces villes de l’intérieur du pays subissent la rivalité entre factions rivales de l’ex-rébellion Séléka (UPC, FPRC...) ou des anti-Balakas, au détriment des civils. Des dizaines de personnes auraient ainsi été tuées par l’UPC dans trois villages près de Bambari (centre-est) la semaine dernière.

La relation séculaire de la Centrafrique avec la France a été également évoquée par Faustin Archange Touadéra, qui espère avoir été « entendu » pendant sa récente visite à Paris. « Nous avons été reçus par le président Hollande qui nous a promis que la France sera toujours à notre côté (…). « Nous avons une relation séculaire avec la France. Au vu de nos rapports avec la France, je crois que ce qui a été dit pourra être suivi par le prochain locataire de l’Elysée », a-t-il noté. C’est dire que le chef d’Etat centrafricain ne craint pas de changement de politique après la présidentielle française en mai.

Le président français François Hollande avait lancé l’opération militaire Sangaris en décembre 2013 pour mettre fin aux massacres des populations, otages des affrontements armés entre groupes de l’ex-rébellion Séléka à dominante musulmane et milices anti-Balaka majoritairement chrétiennes. Cette opération s’est terminée en octobre 2016 mais Faustin Archange Touadéra a répété qu’il regrettait la fin de Sangaris, qui a laissé seule sur le terrain la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca, environ 12.500 hommes).

 

 

Nestor N'Gampoula

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