Centrafrique : Idriss Déby Itno demande à l’ONU d'envoyer plus d'hommes sur le terrain

Mercredi 19 Février 2014 - 12:09

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Le président tchadien a demandé, le 18 février, aux Nations unies de fournir les moyens nécessaires à la force française et à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) pour une sortie de crise du pays, endeuillé par les violences intercommunautaires

Lors d’une conférence de presse, le chef de l’État tchadien a souhaité que l’ONU envoie plus d’hommes sur le terrain pour faire face aux violences qui se poursuivent tant dans la capitale, Bangui, que dans les régions.

« Il faudra plus d’hommes, plus de moyens [...]. Et quelle est l’institution qui a les moyens nécessaires pour gérer ce genre de situation ? C’est les Nations unies. Donc, il ne faut pas tergiverser, il faut aller vers les Nations Unies pour avoir les moyens nécessaires pour tirer la République centrafricaine vers la sortie de chaos actuel », a déclaré le président tchadien.

D’après lui, quelle que soit « leur volonté, les forces françaises et celles de l’Union africaine ne pourront pas remplir correctement leur mission », faute d’effectifs.

Le même jour, Médecins sans frontières (MSF) a également appelé « les États membres du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que les pays donateurs à se mobiliser pour mettre immédiatement un terme aux atrocités commises à l’encontre des populations ». L’ONG a indiqué que l’insécurité règnant en Centrafrique empêche « le déploiement massif de l’aide » nécessaire pour juguler la crise. « L’insuffisance de la réponse internationale actuelle est la preuve accablante de l’abandon pur et simple de la population centrafricaine », a souligné MSF.

Alors que la situation humanitaire est dramatique en Centrafrique, le Programme alimentaire mondial (PAM) est parvenu mardi à acheminer, par une route reliant le Cameroun à Bangui, un convoi d’aide humanitaire de plusieurs dizaines de camions. Le transport a été rendu possible par la présence d’éléments des forces françaises et de la Misca dans les principales villes traversées pour assurer la sécurité du trajet. Un peu plus tôt, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, indiquait que les soldats français allaient s’efforcer de sécuriser l’axe routier qui relie Bangui à la frontière camerounaise pour acheminer davantage d’aide.

Pour sécuriser la Centrafrique, déchirée par des violences intercommunautaires, l’ONU envisage de déclencher une véritable opération de maintien de la paix, avec près de 10 000 Casques bleus. Pour l’instant, elle attend d’obtenir le feu vert de l’Union africaine, encore réticente sur le sujet, et une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

Nestor N'Gampoula