Centrafrique : la France va envoyer un millier de soldats

Mardi 26 Novembre 2013 - 15:15

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Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé aujourd'hui, qu’après le Mali, la France, qui compte environ 410 militaires aujourd’hui en Centrafrique, s’apprête à intervenir sur place à la faveur d’un projet de résolution soumis à l’ONU et qui propose l’envoi de Casques bleus dans ce pays en proie aux violences

« La France accompagnera une force africaine déjà en cours de constitution, composée d’éléments militaires venus des pays voisins pour faire en sorte que ce massacre s’arrête (…). Ainsi, un millier de soldats français vont être déployés en Centrafrique pour une période brève, de l’ordre de six mois à peu près, afin de rétablir l’ordre en appui d’une force africaine », a déclaré Jean-Yves Le Drian sur la radio Europe 1. Pour le ministre français de la Défense, l’opération en Centrafrique n’a rien à voir avec ce qui se passe au Mali. « Là, c’est l’effondrement d’un État et une tendance à l’affrontement confessionnel », a-t-il précisé. Jean-Yves Le Drian a rappelé que l’intervention militaire française du début de l’année au Mali, visait à neutraliser des groupes islamistes armés dans le but de restaurer l’autorité de l’État dans l’ensemble du pays.

La situation en Centrafrique a laissé jusqu’à présent plusieurs pays, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne, réticents sur le financement d’une nouvelle opération de maintien de la paix en Afrique. Malgré cela, la France a présenté lundi au Conseil de sécurité, un projet de résolution visant à renforcer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) déjà présente, avec la perspective de la transformer en force de l’ONU. En raison de la pertinence du dossier, l’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud, a estimé que ce projet de résolution pourrait être adopté la semaine prochaine. Le document est placé sous le chapitre 7 de la Charte de l’ONU, qui prévoit le recours à la force. Il autorise la Misca à se déployer pour une période initiale de six mois pour tenter de rétablir la sécurité et de protéger les civils.

Lundi, le Conseil de sécurité a examiné le premier rapport du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon sur la Centrafrique, dans lequel il proposait le déploiement de 6.000 à 9.000 Casques bleus pour sécuriser ce pays, en proie à l’anarchie depuis le renversement du président François Bozizé en mars. En attendant le déploiement d’une mission internationale, l’ONU appelle à « une action rapide et décisive en Centrafrique », pour éviter que la crise tourne en « un conflit religieux et ethnique », notamment entre chrétiens et musulmans, et pouvant « mener à des atrocités généralisées »

« La République centrafricaine risque aussi de devenir un vivier pour les extrémistes et les groupes armés », préviennent les Nations unies. L’envoi des Casques bleus s’avère urgent parce que la force africaine qui compte actuellement 2.500 hommes, peine à atteindre l’effectif prévu de 3.600 soldats par manque de moyens financiers. C’est ainsi que l’ONU voudrait qu’un fonds soit mis en place pour financer la Misca. Elle invite de ce fait les États membres à y contribuer généreusement.

Le projet de résolution proposé par Paris autorise les forces françaises présentes en RCA à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca et réclame l’application rapide des accords de transition en RCA. Rappelons que lundi, à l’issue de sa rencontre à Paris avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le Premier ministre centrafricain de transition, Nicolas Tiangaye, avait annoncé que Paris était prêt à envoyer 800 soldats en Centrafrique pour s’ajouter à ceux qui sont déjà sur place.

Nestor N'Gampoula