Centrafrique : la Russie veut former l’armée et fournir des armes

13-12-2017 11:16

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Alors que l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique n’est pas encore levé, les autorités russes ont demandé au Conseil de sécurité l’exemption à cette mesure afin d’équiper deux unités de l’armée de ce pays en cours de formation, a-t-on appris de sources diplomatiques onusiennes.

D’après le gouvernement russe, une première livraison pourrait intervenir dès le 18 décembre, et deux autres sont prévues les 1er février et 1er avril. Ces livraisons devant permettre d’équiper 1300 hommes comprendront notamment 900 pistolets Makarov, 5200 fusils d’assaut AKM, 140 armes de précision, 840 fusils mitrailleurs Kalachnikov, 270 lance-roquettes RPGs, 20 armes anti-aériennes ainsi que des munitions. La Russie a aussi proposé d’entraîner l’armée centrafricaine à l’utilisation de ces armes, un projet qui doit encore recevoir un feu vert de l’ONU.

Pour l’instant, et selon une source diplomatique, la décision d’accepter la demande de la Russie a été mise sous « procédure de silence », en attendant qu’elle soit adoptée par le Conseil de sécurité. La même source indique que la France a récemment rompu une première procédure de silence pour demander des précisions aux dirigeants russes. Quant aux autorités françaises, si l’embargo sur l’acquisition d’armes, instauré en 2013, doit faire l’objet d’exemptions, il faut que ce processus soit étroitement encadré et contrôlé.

En novembre dernier, le Conseil de sécurité avait prolongé d’un an sa force de paix en Centrafrique, la Minusca, en la renforçant de 900 militaires. À terme, cette mission doit être remplacée par les Forces armées centrafricaines (FACA) puisque le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra avait promis en octobre que les premières forces formées par l’Union européenne seraient déployées dans son pays dans un bref délai malgré l’embargo.

Rappelons que la Centrafrique est enlisée dans un conflit depuis le renversement, en 2013, du président François Bozizé, par une coalition pro-musulmane (l’ex-Séléka), qui a entraîné une contre-offensive des antibalaka ou antimachettes, milices animistes et pro-chrétiennes. Mais les interventions armées de la France (2013-2016) et de l’ONU ont permis de réduire les violences qui ont fait plus de 600 000 personnes déplacées alors que 500 000 se sont réfugiées dans des pays voisins.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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