Opinion

  • Brin d’histoire

Ces oubliés et ces méconnus de l’histoire congolaise : les Assemblées nationales de 1959 et 1961

Jeudi 3 Août 2017 - 13:07

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


En 1959 et 1960, le Congo vit sa première législature. C’est l’occasion de revenir sur  les récents scrutins. Le 30 juillet dernier, a eu lieu le second tour des élections législatives. Le Congo disposera, dans quelques jours, de la première Assemblée nationale de la Nouvelle République. Certains « poids lourds » qui ne pèsent que leur propre poids ont été défénestrés. Je m’en doutais. Cette absence est  l’expression viscérale du refus du peuple de continuer à subir les professionnels de la politique, même si certains dinosaures ont réussi, une fois de plus,  à passer à travers les mailles encore larges de la démocratie congolaise qui a du mal à passer de chrysalide à papillon. Le Congo est encore écrasé par le poids de son histoire électorale. Le peuple congolais s’est dépris de la politique. Le terrible chiffre de l’abstention en fait foi.  Au carrefour des déboires électoraux, le jeu démocratique continue d’être encore troublé par  les cliquetis sonnants et trébuchants. Le clientélisme est roi. Un vice rédhibitoire de la démocratie congolaise.  L’élection n’est pas encore l’expression d’une adhésion à un projet ou  à une vision. Cette dérive  ouvre les blessures narcissiques qui nourrissent les tensions  souterraines qui entretiennent un climat malsain de violence subreptice. Au fond, consolons nous de toutes ces contrariétés en psalmodiant que « la seule victoire, c’est la paix ». La paix, en effet, a permis, nolens volens, la tenue des récentes élections. Tant bien que mal, les choses évoluent. Retenons dans ce contexte que les données politiques nationales sont désormais claires : une opposition rabougrie et une majorité présidentielle, coalition où se retrouvent la carpe et le lapin ; en surface, tout va bien, mais les tensions sont souterraines. Le référendum en 2015 et l’élection présidentielle, l’année dernière, sont là pour nous le rappeler.  L’enjeu politique est désormais de clarifier ce salmigondis.

La première législature de la République du Congo démarre en 1959.  Elle est précédée, le 13 mars 1959, par la signature, à la présidence du conseil, par le Haut-commissaire Georgy, représentant de la Communauté et Fulbert Youlou, Premier ministre de la République du Congo, des protocoles de transfert de pouvoirs portant sur les circonscriptions administratives, l’inspection du travail, le contrôle financier, l’aéronautique civile, la météorologie, la Police et la sûreté intérieure de l’Etat ainsi que deux protocoles réglant les conditions d’utilisation des personnels relevant de la Fonction publique métropolitaine d’une part et celles des personnels relevant de la Fonction publique locale d’autre part et le fonctionnement de la Justice. Le Congo s’emparait ainsi de certains attributs indispensables au fonctionnement de l’État.  À l’issue du scrutin du 14 juin 1959, la première législature démarre le 27 juin suivant. Alphonse Massamba-Débat est élu président de l’Assemblée nationale, composée, en outre, de : Jean-Charles Mouanda,  vice-président ; Jean Kanza  vice-président : Marcel Mouanda, Raymond Abouri, René Mpara, secrétaires ; Laurent Malanda, Gaston Milongo questeurs. À l’occasion de cette session,  l’Assemblée nationale se prononce sur l’investiture du chef de gouvernement. Les députés, de leurs bancs, votent nominativement et oralement Fulbert Youlou. Les trois députés absents ou excusés sont Opangault, Bazinga et Tamphila, appartenant au MSA (Mouvement socialiste africain). Un peu plus de deux ans, au cours de la même législature, en mai 1961, Alphonse Massamba-Débat, quitte la présidence de l’Assemblée nationale pour entrer dans le gouvernement du président Fulbert Youlou où il est ministre du Plan et de l'Équipement.  Marcel Ibalico prend la tête de l’Assemblée nationale, composée de : Abouri Raymond, Bankaites J. René, Bazinga Apollinaire, Biyoudi Jean, Boungou Lazare, Fourvelle Albert, Gandzion Prosper, Goma Etienne, Gouama Abraham, Goura Pierre, Ibalico Marcel, Ibouanga Isaac, Kibangou Michel, Kimbouala François, Kinanga Rigobert, Kinkosso Jean-Baptiste, Kouka Alphonse, Koumbou Gérard, Leko Marie Joseph, Lheyet-Gaboka Maurice, Lifou Frédéric, Locko Prosper, Mpara René, Mafouana Jean Pierre, Makita Paul, Malanda Laurent, Mambéké-Boucher Bernard, Mampassi Célestin, Mapingou Basile, Massamba-Débat Alphonse, Mavioka Hilaire, Menga Mathurin, Milongo Gaston, Mouanda Marcel, Mouandza Jean Ch., Mougany Edouard, Moungala Rubens, Ndéko Raphaël, Nguenoni Louis, Nkanza Jean, Obongui Gabriel, Okomba faustin, Okouéré Omer, Oniangué Martin, Opangault Jacques, Portella André, Safou Hubert, Samba Germain, Sathoud Victor, Senso Joseph, Sita Jean Baptiste, Tamphila Etienne, Taty Raphaël, Tchitchelle Stéphane, Teckessé Pierre, Vouka Samuel, Yambot Georges, Youlou Fulbert. Si  Massamba-Débat est connu du grand public, son successeur, Marcel Ibalico, l’est moins. Intellectuel, il est, avec Tchibamba, rédacteur en chef, la clé de voûte, en qualité de secrétaire de rédaction, de la revue Liaison, organe des cercles culturels d’AEF.  La civilisation Téké est son thème de prédilection. Les vrais héros ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

 

 

MFUMU

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Brin d’histoire : les derniers articles