Chemin de fer : une nouvelle ligne à la frontière sud de la RDC avec la Zambie

Jeudi 6 Février 2014 - 15:50

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Un accord signé le 4 février permettra à Gringdrod, prestataire de services logistiques et de fret, et Northwest Rail Company (NWR), société zambienne disposant des droits exclusifs sur le projet, de conclure l’étude de faisabilité bancaire.

Il s'agit d'un projet de développement d'une nouvelle voie à Copperbelt, l'une des régions les plus riches à cheval entre la Zambie et la RDC. Il faut attendre les conclusions de l'étude de faisabilité pour fixer une date définitive au début des travaux de la phase I. Gringdrod Limited a annoncé officiellement une opportunité de travailler avec la Northwest Rail Company (NRW) dans la construction, l’exploitation et l’entretien de cette voie sud-africaine de 590 km reliant Chignola, au cœur de l’ancienne Copperbelt zambienne, à la frontière angolaise. Le coût global des travaux est estimé à 489 millions de dollars américains pour la phase I, et 500 millions pour la phase II. Il faut préciser que la NRW, une société zambienne, détient des droits exclusifs accordés par les dirigeants zambiens depuis juillet 2006.

La Copperbelt figure parmi les plus riches régions géologiques développées du continent africain. Selon les informations en notre possession, la construction de la ligne se fera en deux temps. D’abord, il y a la phase I visant à relier sur une distance de 290 km Chignola aux mines de Kasanshi, Lumwuna et Kalumbila. Enfin, la phase II projette de relier à son tour la ligne Benguela à la frontière entre la Zambie et l’Angola, à proximité de Jimbe. Pour la première phase, l’objectif est d’arriver à soutenir le trafic de minerais finis en cuivre. Et pour la seconde, il est davantage question d’ouvrir un corridor direct à destination de Lobito, permettant à la Zambie enclavée d’importer son pétrole directement depuis l’Angola et de stimuler l’activité minière dans la région de l’ouest de Copperbelt. Les consultations sur ce projet ont débuté au cours des douze derniers mois, avec la facilitation de l’équipe Infrastructures et principaux projets de KPMG. Cette dernière a facilité la transaction. Au niveau de NWR, l’on se veut optimiste sur la capacité de respecter les délais.

En effet, il est mis en avant plan l’expérience de Gringdrod dans les domaines de l’exploitation des chemins de fer, la construction des locomotives et wagons ainsi que leurs entretiens, etc. L’entreprise dispose également d’une expertise pour les systèmes de signalisation des voies ferrées et la construction des infrastructures. Pour l’Afrique centrale, particulièrement la RDC frontalière avec la Zambie, il y a un fort potentiel à exploiter dans la création d’une porte d’entrée de l’Atlantique à la sous-région d’Afrique centrale, en passant par Lobito. Cela sera une réalité avec le développement de la phase II. La Copperbelt, à la frontière zambio-congolaise, produit actuellement 8% de la production mondiale de cuivre. Les mines de cuivre à l’est de Copperbelt sont exploitées par les fonderies situées à proximité de Chignola en Zambie et Lubumbashi. La région dans sa partie centrale et occidentale connaîtra des nouveaux développements miniers dans un avenir proche. Tout l’enjeu pour la Zambie est de trouver les moyens nécessaires à assurer le transport des minerais sur une distance de plus de 300 km pour la transformation. Le chemin de fer constitue la voie la moins chère.

Laurent Essolomwa