Chronique : les défis du fonds bleu pour 2019

Vendredi 28 Décembre 2018 - 12:06

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L’année 2018 qui s’achève aura été capitale pour le combat climatique en Afrique car elle aura vu se tenir à Brazzaville, la capitale congolaise, un sommet climatique d’une importance cruciale pour la planète mais dont la portée semble encore être sous-estimée.

La préservation des ressources forestières et écologiques des Etats du Bassin du Congo est l’une des préoccupations majeures du chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso. C’est dans cet état d’esprit qu'il y a deux ans, sous l’impulsion du Congo et de son président, une dizaine de chefs d’État d’Afrique centrale a entériné la création de la commission climat pour lutter contre la déforestation.

Cette année donc, en locomotive du combat climatique sous-régional, le Congo a abrité le premier sommet pour le Fonds bleu du Bassin du Congo. Mohammed VI, le roi du Maroc, en première ligne de la lutte contre le réchauffement climatique en Afrique était, d’ailleurs, l’invité d’honneur de ce sommet tenu en avril au Centre de conférence international de Kintélé.

Le Fonds bleu pour le Bassin du Congo, deuxième poumon écologique du monde après l’Amazonie, a pour objectif d’impulser l’économie circulaire et de rendre les pays moins dépendants des ressources forestières. Son besoin de financement est évalué à trois milliards d’euros qui doivent être mobilisés par les pays signataires et des partenaires internationaux. Le Fonds permettra de réaliser des projets hydroélectriques, de traitement des eaux ou d’irrigation des terres cultivables pour une meilleure gestion intégrée de ces eaux. Il est aussi question d’améliorer les 25 000 km de voies navigables et de développer la pêche.

À travers cette initiative du Fonds bleu, l’Afrique veut prendre sa part de responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais pour éviter les critiques de certains observateurs qui craignent de voir dans ce fonds un effet d’annonce qui ne sera pas suivi de résultats concrets, il est important qu’en 2019, la place aux actions soit plus grande que celle des discours et des promesses stériles.

Denis Sassou N'Guesso a réalisé un premier acte important ; convaincre ses pairs du Bassin du Congo du bien-fondé de cette initiative. « Le financement du Fonds bleu pour le Bassin du Congo constitue le défi majeur à sa mise en œuvre. Nous devons ainsi innover et créer des mécanismes qui identifieront et mobiliseront les ressources financières. Il nous faut convaincre les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, publics ou privés », reconnaissait-il avec lucidité.

Pour 2019, le Fonds bleu doit réellement devenir un outil pour le développement durable venant d’Afrique. Les questions liées à son financement qui prévoit des subventions financières renouvelables, chaque année, à hauteur de cent millions d’euros, soit plus de soixante-cinq milliards de francs CFA, doivent commencer à trouver des réponses.

Avec ses deux cent vingt millions d’hectares de forêts, le Bassin du Congo est aussi un important puits de carbone. Mais il est menacé par la déforestation due à la production de l’huile de palme ainsi qu’à l’exploitation du bois. Son opérationnalisation lui permettra de jouer un rôle essentiel dans la promotion de l’économie bleue dans le Bassin du Congo, en vue de la croissance économique, du développement durable et du bien-être de la population.

Boris Kharl Ebaka

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