Cinéma : présentation du projet Caravane du cinéma congolais

Mercredi 19 Juillet 2017 - 17:30

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Initié par Massein Pethas de la société Pedroscopa, le projet de la Caravane du cinéma congolais qui connaîtra sa première édition du 14 au 20 août prochain dans les localités situées entre Pointe-Noire et Brazzaville, a été présenté le 18 juillet au cours d’une conférence de presse tenue dans la ville océane, en présence du cinéaste congolais Sébastien Kamba. L’évènement sera organisé avec le soutien du consulat général de France.

Journaliste et réalisateur congolais spécialisé dans le documentaire, Massein Pethas a confié que cet évènement visait à accompagner  et mettre en valeur le nouveau dynamisme de l’industrie cinématographique observé dans le pays ces derniers temps. En effet, après une longue période d’absence le cinéma congolais renaît de ses cendres avec l’existence notamment  d’évènements qui lui sont consacrés et la production de quantité importante d’œuvres de qualité. Un mouvement insufflé par la jeune génération de cinéastes. «Une jeune génération totalement engagée à faire évoluer le 7e art au Congo», d’après Sébastien Kamba.

Massein Pethas est récipiendaire de deux grands prix (prix CAB on tour 2014 et du meilleur documentaire congolais Ya beto 2016) pour son documentaire intitulé «Les temples maudits». La longue période d’absence du cinéma congolais a conduit les Congolais à consommer les œuvres étrangères. La Caravane du cinéma congolais entend soutenir le cinéma congolais et le faire découvrir aux habitants du pays, de manière festive et conviviale, en leur offrant chaque soir, chez eux, des projections gratuites de films 100% du Congo-Brazzaville. « Nous voulons contribuer à la renaissance de notre cinéma, faire de sorte qu’on en parle et que les Congolais soient conscients qu’il existe bel et bien et qu’ils s’en approprient. Nous voulons aussi leur faire comprendre qu’il peut contribuer dans l’économie du pays comme au Nigeria, en Inde ou encore aux Etats Unis», a indiqué Massein Pethas.

Pour cette première édition, la caravane sera reçue dans des localités situées entre Pointe-Noire et Madingou (département de la Bouenza). L’évènement qui débutera dans la capitale économique passera dans plusieurs localités avant de s’achever à Madingou. Il s’agit notamment de Hinda, Les Sara (Kouilou), Loudima (Niari), Nkayi (Bouenza). Les manifestations seront ponctuées d’animations musicales et permettront au public d’échanger avec les réalisateurs. L’ensemble du voyage fera l’objet d’une «téléréalité», reportage quotidien aux plus près des évènements, qui permettra à tous les auditeurs et téléspectateurs du pays de suivre le parcours de la caravane, mais également de créer par la suite un véritable petit documentaire sur cette première édition», a expliqué Clara Jacob, chargé à la communication.

Par ailleurs, elle a souhaité que pour les prochaines éditions, la caravane arrive plus loin et touche d’autres localités du pays. Pour cela, l’évènement a besoin de partenaires pour pouvoir s’étendre et toucher plus de population citadine comme rurale. Clara Jacob a aussi informé de la poursuite des inscriptions pour participer à la caravane. Tous les cinéastes intéressés peuvent adresser leur candidature par mail à l’adresse suivante : pedroscopa1@gmail.com

Sébastien Kamba a salué cette initiative, estimant qu'elle vient combler l'absence de salles de cinéma à Pointe-Noire et dans les autres localités retenues. Il a ensuite présenté l’historique du cinéma congolais, né dans les années 60 avec la réalisation de son premier film, un court métrage intitulé «Kaka yo» réalisé en 1965, qui a remporté la médaille d’argent au festival du film amateur à Cannes en 1967.

Pour ce doyen admis à la retraite après plus de 50 ans de carrière à la télévision congolaise, le cinéma congolais est en train de retrouver ses lettres de noblesse avec une jeune génération de cinéastes talentueux et pleins d’initiatives. Toutefois, cette génération devrait être formée et soutenue en particulier par le ministère de la culture et des arts qui doit créer un partenariat avec les cinéastes du pays pour un véritable développement du 7e art, selon Sebastien Kamba qui a aussi exhorté les jeunes cinéastes à l’humilité, la modestie et à la maîtrise des principes et règles du 7e art.

Hormis le court métrage, Sébastien Kamba a également touché au long métrage et au documentaire. Il fait partie des premiers cinéastes africains de la génération de Sembene Ousmane, Trimitry Bassouri et autres. Il a signé pour le compte de la République du Congo, en 1970, la création du festival panafricain du cinéma (Fespaco). Sébastien Kamba entend dorénavant se consacrer au documentaire sur les potentialités et la préservation Bassin du Congo, deuxième poumon écologique planétaire.

 

 

 

 

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

- De gauche à droite, Massein Pethas, Sébastien Kamba et Clara Jacob/ crédit photo Adiac

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