Cinquante ans de la mort de Moïse Tshombe : la famille déterminée à rapatrier sa dépouille

Samedi 27 Juillet 2019 - 16:00

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Pour la progéniture du feu le Premier ministre du Congo et président du Katanga indépendant, chaque jour qui passe est de trop pour que ce dernier continue toujours à rester en dehors de la terre de ses ancêtres et que sa mémoire ne soit toujours pas réhabilitée.

La famille de feu Moïse Kapend Tshombe a célébré, le 27 juillet, en l’église baptiste franco-swahiliphone de la Gombe, une messe d’action de grâces à l’occasion de la commémoration des cinquante ans de sa disparition.

Cette célébration du jubilé d’or de la disparition de Moïse Kapend Tshombe était l’occasion pour sa progéniture d’exprimer leur volonté de rapatrier les restes de leur père pour son repos éternel sur la terre de ses ancêtres. « Cinquante ans, c’est trop. Il est temps qu’il puisse rentrer reposer sur la terre de ses ancêtres », a dit l'une de ses filles, la représentante du chef de l’État congolais à la Francophonie, Isabel Machik Tshombe. Pour une autre de ses filles, Chantal-Esther Tshombe, chaque jour qui passait était de trop pour que le corps de leur père et grand-père de leurs enfants continue à rester en Belgique, où il a été provisoirement enterré.

De l’avis de la famille Tshombe, cette célébration du jubilé d’or de sa disparition et ces hommages lui rendus en marge des cinquante ans de sa disparition constituent le début de ce processus pour son retour au pays de ses ancêtres. « Il est temps qu’il puisse rentrer se reposer sur la terre de ses ancêtres », a insisté Isabel Machik Tshombe.

Justice pour Moïse Kapend Tshombe

Devant les personnalités politiques, les membres du corps diplomatique accrédité en RDC et des Congolais participant à cette messe, la famille Tshombe a indiqué que cinquante ans étaient également trop sans que justice ne soit rendue à feu le Premier ministre et président du Katanga indépendant. Il est temps, a-t-elle fait savoir, pour que la mémoire de ce Premier ministre du Congo indépendant et président du Katanga indépendant soit réhabilité. Il est temps pour que son sacrifice soit, enfin, reconnu et loué.

Cette messe a également constitué une bonne occasion pour sa famille et tous ceux qui ont connu Moïse Kapend Tshombe de donner sa vraie image, cette image positive, qui lave celle sombre de séparatiste insensé et sans cœur qu’une certaine opinion a voulu coller à sa personne. « Votre présence à nos côtés pour célébrer ce jubilé de sa mort démontre qu’au-delà des caricatures et des idées, de la désinformation chronique, la vérité suit son chemin, elle finira par triompher, elle finira par dire au grand jour qui était Moïse Kapend Tshombe », a dit Isabel Machik Tshombe. Elle finira par nous révéler, a-t-elle poursuivi, qu’il était l’un des plus brillants pères de l’indépendance du pays, et il retrouvera sa place dans l’histoire de la République démocratique du Congo. Il est grand temps, selon elle, que tous ces historiens scélérats, qui falsifient l’histoire au gré de la main qui nourrit, en jetant l’opprobre sur un homme qui a sacrifié sa vie, soient confondus par la vérité.

Notant que Moïse Kapend Tshombe a été vilipendé, calomnier et traîné dans la boue, voulant le réduire à une caricature de séparatiste, de sécessionniste de mauvais aloi alors que la sécession katangaise était la première pièce de son projet pour un grand Congo. Isabel Machik Tshombe a fait savoir que c’était un projet pour un Congo fédéral qui devrait déboucher sur les Etats-Unis d’Afrique. « C’était un grand rêve mais son rêve a été confisqué », a-t-elle dit, s’appuyant sur l’article 1er de la Constitution de l’État du Katanga pour noter que l’ambition du Katanga était de construire une fédération et non de se séparer. Sa célèbre phrase  : «  donnez-moi trois mois et je vous donnerai un Congo nouveau est dans toutes les mémoires de ceux qui vivaient au Congo à cette époque-là », a rappelé la fille de feu Moïse Tshombe, regrettant que son père, en dépit de s’être sacrifié pour le Congo, ait été obligé de mourir loin de sa famille, lois des siens, loin de la terre de ses ancêtres. C’est pourquoi, a-t-il insisté, je dis qu’il est temps qu’il vienne se reposer sur la terre de ses ancêtres.

Dans ces témoignages, il a noté que Moïse Kapend Tshombe « n’avait pas hésité de travailler pour son peuple et l’amener sur la route de son indépendance. Il s’était toujours fait un responsable au service des siens. Il était animé de l’amour du prochain, de l’esprit du pardon…C’était une bonne personne au service des autres ».

De son côté, l’officient de cette messe, le révérend Jonathan Mutej Ditend, a souligné, en plus de ses qualités de père de famille et d’homme d’Etat, ses qualités chrétiennes, appelant ainsi sa progéniture et tout le peuple congolais à puiser sur son héritage et à suivre son exemple. « Son sacrifice n’aura pas été vain. Nous devons hériter de ses idées et les pérenniser. Il a gardé sa foi en Christ. Il est un digne exemple que nous devons suivre », a-t-il souligné. Le 29 juin 1969, note-t-on, Moise Tshombe  disparaissait, loin de sa terre natale, en Algérie dans des conditions non encore élucidées. Depuis son corps n'a pas encore été rapatrié.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: La famille Tshombe, lors de la messe organisée à Kinshasa/Adiac Photo 2: Moise Tshombe

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