Climat : Emmanuel Macron appelle à placer l’environnement au cœur de l’économie

Jeudi 14 Mars 2019 - 17:38

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Le président français a défendu, le 14 mars, à Nairobi (Kenya), la place singulière que son pays veut occuper en Afrique de l’est, une région courtisée par les grandes puissances.

Au terme d’un périple de trois jours qui l’a conduit à Djibouti, Addis-Abeba (Ethiopie) et dans la capitale kényane, Emmanuel a coprésidé, jeudi, le « One Planet Summit » et appelé à placer l’environnement au cœur des choix économiques.

Son engagement pour le climat va de pair avec la promesse de « partenariats respectueux » avec les pays de la région, contrairement à ceux qui menaceraient la souveraineté des Etats. Une critique aux investissements chinois à grande échelle en Afrique de l’est.

La Chine finance de grands projets d’infrastructure en obtenant en contrepartie une influence prépondérante dans les futurs équipements et même la possibilité à terme de prendre le contrôle de ports, voies ferrées, autoroutes...

« C’est une bonne chose que la Chine participe au développement de nombreux pays, mais je crois à l’esprit d’équilibre, de réciprocité. Les équilibres supposent le respect des souverainetés, des peuples », a averti prudemment le chef de l’État, à dix jours de la visite en France du président chinois, Xi Jinping.

Le président français a formulé une nouvelle attaque voilée lors du « One Planet Summit », s’en prenant aux centrales à charbon construites par la Chine en Afrique. « Tous ceux qui vous disent qu’il faut de grands réseaux centralisés, des grandes centrales à charbon, vous mentent et vous conduisent vers le pire, ce n’est pas le bon modèle pour l’énergie en Afrique », a lancé Emmanuel Macron.

Plusieurs accords conclus

Il a également annoncé la conclusion d’accords commerciaux et culturels au Kenya, pour la première visite d’Etat d’un président français dans ce pays, locomotive économique de l’Afrique de l’est.

A Nairobi, il a annoncé notamment un contrat d’1,6 milliard d’euros sur trente ans pour le groupe français Vinci en vue de construire et exploiter une autoroute au nord de la capitale ainsi qu’un projet de navette entre le centre-ville et l’aéroport.

Côté militaire, le 12 mars à Djibouti, sur une des routes maritimes les plus empruntées au monde, Emmanuel Macron a visité la plus importante base française à l’étranger dont il a souligné l’importance stratégique.

En Ethiopie, il a promis de financer et accompagner le travail de protection des églises rupestres de Lalibela, un joyau menacé inscrit au patrimoine mondial. Un modèle de la « diplomatie culturelle à laquelle je crois », a dit le président. Il a également annoncé un accord-cadre de défense avec ce pays, en particulier pour la mise en place d’une marine qui n’a pas accès à la mer et évoqué des ventes d’Airbus à ce pays endeuillé par le crash d’un Boeing 737 MAX, dimanche dernier, désormais banni du ciel aérien mondial.

Le président français a aussi insisté, lors d’une rencontre à l’université de Nairobi, sur l’importance des partenariats académiques pour établir des échanges à long terme entre la France et l’Afrique, avec notamment un partenariat entre Science-Po et l’université kényane Strathmore ainsi que l’implantation au Kenya de l’école de jeux vidéo Rubika. « Je ne crois ni au camp des désespérés ni au camp des cyniques. Je suis dans le camp des déterminés. Il faut remettre au cœur de l’économie de marché la place de l’environnement et de la biodiversité », a-t-il enfin lancé, à la clôture du « One Planet Summit », qui a mobilisé de grandes entreprises et institutions, et qu’il a coprésidé avec son homologue kényan, Uhuru Kenyatta.

Emmanuel Macron a fait part d'une hausse de la contribution française aux projets de l’Alliance solaire internationale et, alors qu’il est accusé en France de manquer d’ambition écologique, promis des aides à la mobilité dans l’Hexagone.

« Lutter contre le changement climatique c’est changer d’habitude. C’est très compliqué de changer d’habitude, les gens détestent ça », a-t-il souri, un clin d’œil au mouvement des « gilets jaunes », né de la contestation des taxes sur le carburant.

 

Nestor N'Gampoula et AFP

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