Climat : la 23e conférence appelle les Etats au respect des engagements

Lundi 6 Novembre 2017 - 14:08

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Réunie à Bonn (Allemagne) du 6 au 17 novembre, la communauté internationale qui réfléchit sur la possibilité d’avancer dans la mise en œuvre de l’accord de Paris contre le réchauffement, s’attend à une accélération des actions pour y parvenir.

 

Le Premier ministre fidjien et président de la Conférence sur le climat (COP23), Frank Bainimarama, a particulièrement insisté sur la nécessité d’agir afin d’atteindre l’objectif visé. « Notre demande collective au monde est qu’il maintienne le cap fixé à Paris » avec l’accord adopté, fin 2015, contre le réchauffement planétaire, a-t-il déclaré à l’ouverture des travaux. « Le besoin d’agir urgemment est évident. Notre monde souffre d’événements extrêmes provoqués par le changement climatique. Notre responsabilité en tant que dirigeants est de répondre à cette souffrance, nous ne devons pas décevoir nos peuples (...) Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour faire marcher l’accord de Paris », a-t-il martelé. Le président de la COP23 s’exprimait ainsi devant les représentants de près de 200 pays et au côté de la responsable climat de l’ONU, Patricia Espinosa, ainsi que du président du groupe des experts du GIEC, Hoesung Lee.

« C’est notre moment de vérité (…). Nous devons faire davantage », a dit ,pour sa part, le président de la COP22, le Marocain Salaheddine Mezouar, ajoutant que les pays peuvent tenir l’objectif de maintenir le réchauffement sous 2°C, s’ils le veulent réellement. « Chacun a un mandat, c’est naturel, mais nous devons privilégier une chose : penser que nous devons agir vite, nous sommes dans une logique gagnant-gagnant, il n’y a pas de démonstration de force à faire », a-t-il poursuivi.

L’appel à des actions vigoureuses et urgentes pour réduire le réchauffement est lancé au moment où un rapport scientifique américain, approuvé par la Maison-Blanche, souligne que « la période actuelle est la plus chaude de l’histoire de la civilisation moderne, et que « la situation va empirer sans une forte réduction des gaz à effet de serre ». Dans cette même optique, un bilan de l’ONU a mis en garde contre l’écart « catastrophique » entre actions et besoins, au terme d’une année marquée par des désastres de grande ampleur dont le dérèglement climatique causés par des ouragans.

Dans un bilan rendu public à Bonn, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) indique que 2017 devrait être l’année la plus chaude recensée en l’absence du phénomène El Niño, depuis le début des relevés. « Les trois dernières années sont les plus chaudes qui aient jamais été enregistrées et s’inscrivent dans la tendance au réchauffement à long terme de la planète », précise le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué.

Selon un expert, les Etats-Unis ont toujours l’intention de se retirer de l’accord de Paris dès qu’ils peuvent le faire, « à moins que le président n’identifie les termes qui soient plus favorables aux entreprises, aux travailleurs et contribuables américains ».

Il est vrai que Donald Trump avait annoncé haut et fort que son pays quitterait le « mauvais accord » signé en décembre 2015 à Paris par son prédécesseur, Barack Obama, mais il faut noter que ce retrait ne sera pas effectif avant trois ans, note l’expert. En fin 2015 à Paris, plusieurs pays avaient présenté des engagements de réduction des gaz à effet de serre (GES) qui se révèlent insuffisants. Pour les scientifiques, si l’on veut rester sous 2°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le pic d’émissions de GES devra survenir au plus tard en 2020. C’est dire que les Etats doivent tout mettre en œuvre pour réviser leurs ambitions, notamment en lançant un dialogue sincère autour des actions menées et à mener.

Nestor N'Gampoula

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