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Climatosceptique

Samedi 19 Novembre 2016 - 12:00

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L'expression "climatosceptique" a été fortement utilisée dans le sillage de la COP22 qu'accueillait la ville marocaine de Marrakech, du 7 au 18 novembre. Reprise désormais dans des conversations liées au climat, elle désigne le courant de pensée des hommes et des femmes, disons de dirigeants peu convaincus des préoccupations communément partagées aujourd'hui sur les risques qu'encourt l'humanité si des mesures urgences et adéquates ne sont pas prises pour juguler le dérèglement climatique.

Presque à l'unisson, des voix qui s'élevaient à Marrakech pointaient en particulier le "scepticisme climatologique" de Donald Trump, le président élu des États-Unis. Candidat à la fonction suprême de son pays, il expliquait alors tout bonnement que le changement climatique était " un concept inventé par les Chinois pour rendre l'industrie américaine non-compétitive". Non seulement ces propos sont décriés, mais le fait que leur auteur est l'homme qui prendra les rênes de la première puissance mondiale dans seulement deux mois, le 20 janvier 2017, en l'occurrence, suscite inquiétudes et frustrations.

Aux États-Unis même,  s'il venait à prendre corps, ce climatoscepticisme s'apparenterait à une volonté de la future nouvelle administration américaine de défaire par petits pans, et peut-être de façon soutenue, les conquêtes de la présidence Obama. Ce dernier n'a que trop bien compris les enjeux qu'il ne s'était pas empêché d'émettre des doutes sur son successeur. Avant, à son corps défendant, de juger Donald Trump " pragmatique". Une manière d'arrondir les angles de ses appréhensions demeurées certainement intactes.

Quand on voit avec quelle détermination, avec quelle idée du bien collectif, mais aussi avec quelle fierté personnelle d'avoir réussi quelque chose de grandiose les autorités françaises hôtes de la COP21 s'étaient investies pour obtenir la conclusion de l'Accord de Paris, le scepticisme climatologique outre-atlantique peut être pour ces dernières plus qu'agaçant. Ce que par ailleurs, François Hollande, le président français, a laissé transparaître lorsqu'il parlait, après l'avoir eu au téléphone, de clarification de positions avec Donald Trump. Même si on peut penser que le locataire de l'Elysée était allé un peu loin en déclarant que l'élection du républicain était source d'incertitudes.

L'espoir n'est-il pas permis? Bien sûr que si, car Donald Trump a dû commencer à se rendre compte qu'il a changé de statut. En devenant le président des États-Unis, il a gravi un échelon plus haut au- dessus de la Trump Tower. Il est désormais vu du monde entier et ne saurait se disculper. Quel que soit en effet son désir d'appliquer son programme que l'on dit protectionniste, il ne pourrait pas isoler son pays du concert des Nations. Pour preuve, en seulement quelques jours de présidence encore virtuelle, il a décroché son téléphone plusieurs fois pour parler à ses futurs interlocuteurs des problèmes qui l'attendent, les attendent. Il a même commencé à recevoir de la visite, si on pense à sa rencontre, la semaine passée avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

 

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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