Opinion

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Cohésion

Mardi 18 Juin 2019 - 12:00

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Que le Bassin du Congo devienne, ou plutôt redevienne, l’une des régions du monde vers laquelle se portent toutes les attentions n’a rien d’étonnant dans un moment comme celui que nous vivons, où les grandes puissances s’efforcent d’affirmer leur prééminence sur la scène internationale. Aussi vaste que richement doté par la nature et de surcroît habité par une population jeune qui constituera demain l’un des marchés les plus dynamiques du continent africain, il ne peut que susciter les convoitises. Et c’est bien ce qui se passe sous nos yeux.

Soit dit en passant, le mouvement qui se dessine ainsi rappelle celui qui conduisit les puissances européennes, il y a très exactement cent trente-quatre ans, à tenir la Conférence de Berlin qui devait leur permettre de se partager les richesses de l’Afrique centrale sans pour cela s’affronter les armes à la main. La différence, bien évidemment, est qu’aujourd’hui les pays du Bassin du Congo sont libres, indépendants, délivrés de la tutelle coloniale et donc maîtres de leur destin ; mais aussi que les « Grands » européens se trouvent confrontés à la concurrence de puissances mondiales telles que la Chine, les Etats-Unis, l’Inde ou la Russie qui ont pris la juste mesure de l’importance que revêt dès à présent pour eux le marché en voie d’émergence qui est le nôtre.

Ce que nous devons tous comprendre, dans ce nouveau contexte, c’est le fait que conclure des accords commerciaux avec les « Grands » qui lorgnent de plus en plus clairement sur cette partie du monde en pleine émergence sans se préoccuper dans le même temps de protéger, de défendre les intérêts du Bassin du Congo tout entier ne peut avoir que des conséquences négatives à plus ou moins brève échéance. Outre le fait que l’égoïsme national, sur lequel il se pourrait bien que ces mêmes « Grands » tentent de jouer, risque d’aviver les tensions entre les Etats de la sous-région contre lesquels il serait difficile de lutter, ce même égoïsme porterait un coup fatal au grand dessein que constitue la protection de la nature inviolée dont nous avons hérité des siècles antérieurs.

Le temps est certainement venu pour les Etats et les gouvernements de l’Afrique centrale de coordonner de façon plus précise leurs actions face aux puissants de ce monde et de faire ainsi respecter la cohésion du Bassin du Congo dont dépend directement notre avenir.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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