Collectivités locales: moins de 85 femmes sur les 860 conseillers élus !

Mardi 21 Octobre 2014 - 17:30

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Le faible taux de femmes au scrutin du 28 septembre ne rassure guère sur leur représentativité dans les instances des prises de décisions au niveau des départements et des communes. Au lieu de 30%, comme il est désormais exigé, les femmes ne représentent que 7,31 %.

Dans la nouvelle loi électorale, des dispositions sont prises pour permettre la promotion de la femme dans les instances de prise de décision. Pour y arriver, les partis politiques sont appelés à montrer leur volonté de pallier ce déséquilibre et de favoriser la contribution des femmes à la gestion des affaires de la cité.

Cette volonté politique contenue dans les textes ne se traduit pas sur le terrain car force est de constater que le taux de participation des femmes candidates est encore insignifiant par rapport à celui des hommes. Combien de femmes ont même conduit les listes de leur parti ? Elles ne sont pas nombreuses. La crainte sera de les voir jouer les seconds rôles comme si cela était inscrit sur le marbre de faire d’elles des secrétaires, des comptables ou trésorières des structures.

« Avec ce tableau, il est permis de dire que la politique au Congo reste un domaine presque exclusivement masculin. Je crains que les discriminations soient institutionnalisées ou de fait, entre hommes et femmes », a déclaré une femme non élue aux élections du 28 septembre.

Dans les sociétés traditionnelles, la domination dans l’espace politique par les hommes était de règle, même si elle n’excluait pas la présence des femmes. « Je reste dubitative sur les chances d’une femme d’être hissée à la tête d’un conseil départemental ou communal », s’est permise de dire une autre, élue dans un arrondissement de Brazzaville.

Sur 860 élus on note près de 90 femmes élues. La présence des femmes au niveau des conseils départementaux et municipaux ne dépasse pas les 10%, soit environ 7%. Pourtant les femmes sont nombreuses lors des meetings et dans les partis où elles sont comptées d’ailleurs comme de ferventes militantes.

D’où vient cette marginalisation ?

À l’orée des élections des présidents des conseils départementaux, le débat est plus que légitime même si peu de voix s’élèvent à ce sujet. Il est vrai que des femmes sont nommées à la tête des mairies, mais aucune n’a jusque-là encore été élue, surtout en ce qui concerne les conseils départementaux. Depuis 2003 que le Congo expérimente cette politique, seuls les hommes sont aux commandes des conseils départementaux.

Alors pourquoi la femme est-elle écartée de la course quand il s’agit des fonctions importantes ? Sont-elles jugées incompétentes ? Des questions qui n’ont pas leur place au moment où tous les responsables politiques s’accordent pour dire que la femme doit jouer sa partition.

Espérons que les votes internes prévus pour le 23 octobre prochain feront sortir une femme du lot et mettre ainsi fin à ce signe indien qui poursuit la femme congolaise.

Voici ce que donne le tableau national après le scrutin du 28 septembre

  • Likouala : 10 femmes élues sur 57 conseillers ;
  • Sangha : 7 sur 45 conseillers ;
  • Cuvette Ouest : 8 sur 55 conseillers ;
  • Cuvette : 17 sur 57 conseillers ;
  • Plateaux : 13 sur les 61 conseillers ;
  • Pool : 11 sur 61 conseillers ;
  • Bouénza : 2 sur 61 conseillers ;
  • Lékoumou : 4 sur 47 conseillers ;
  • Niari : 5 sur 61 conseillers ;
  • Kouilou : 8 sur 45 conseillers.
Josiane Mambou Loukoula