Comédie musicale: la grande première de Lubambu

Lundi 1 Juillet 2019 - 15:15

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Le groupe s’est déployé pour la première fois sur scène, le 29 juin, à l’Institut français du Congo de Brazzaville.  Au cours d'un spectacle engagé, il a fait balader le public en paroles et en musiques dans le but de lui inculquer les notions d’unité, d'amour et de fraternité.

Un narrateur perché en hauteur, une trentaine d’artistes, un décor très simple, plusieurs sorties, des tenues de l’époque et celles d’aujourd’hui, comme si l’on y était … La comédie musicale Lubambu a eu les allures d’un voyage dans le temps durant près de quarante-cinq minutes.  

Le spectacle a retracé l’histoire d’un jeune africain qui doit quitter sa nation pour aller poursuivre ses études dans un pays européen. Le temps d’un long séjour, il est accueilli par la diaspora qui lui fait visiter les meilleurs coins du pays, dont un bar aux sonorités africaines qui lui rappellent ses origines. Un goût de nostalgie qu'il est contraint de supporter jusqu’à la fin de son cursus.

De retour en Afrique avec son diplôme en poche, le jeune homme est lamentablement attristé de ce que sa patrie est devenue. Un chagrin qui le plonge dans le souvenir de l’essence même de sa nation, autrefois adepte de l’unité, l’amour, la paix et le vivre-ensemble.

La partie musique a été rehaussée par les célèbres titres "Champs Elysées" de Joe Dassin, "Elle ne l’a pas vu" de Charlotte Dipanda, " Congo" de Jacques Loubelo et quelques morceaux de Kuenda Bonga, Emile Obawa et Butera Yuliya.

Mis en scène par le conteur Muleck Alexandre Mikouiza, sous la direction artistique de Bienvenu Samba Baouidi, "Lubambu" a été interprété par le groupe Basa, en relation avec la compagnie Sama, Les fantastiques et l’artiste musicien Roggadel MB.

Lubambu, une passerelle dans le temps

Le terme kongo "Lubambu" signifie en français « se rappeler..., se souvenir de … ». A en croire Muleck Alexandre Mikouiza, il s'agit d'une passerelle entre le passé et le présent pour mieux préparer le futur.

« En le présentant en fin juin, mois de l’unité nationale, nous souhaitions avant tout conscientiser les Congolais sur les erreurs du passé et les valeurs essentielles qui peuvent nous emmener de l’avant. C’est dans cette lancée que nous avions chanté "La congolaise" et projeté un extrait du message à la nation d’août 2015 du président de la République, Denis Sassou N'Guesso, en fin de spectacle », a poursuivi Muleck Alexandre Mikouiza, narrateur de Lubambu.  

Il est évident que ce spectacle est une introspection de l’artiste africain face aux aléas de la vie. A mi-chemin entre sa tradition et la modernité d’une société postcoloniale, il essaie de se positionner pour influer sur son avenir. En effet, depuis les féticheurs, les croyances ancestrales, les totems, jusqu’à un monde urbain, où le capitalisme, le numérique et les réseaux sociaux sont rois, où la chute du prix de baril de pétrole peut fragiliser tout un pays, Lubambu a travaillé sur ces problématiques en donnant des réponses en mots, danses, musiques et percussions.

Plus qu’un spectacle, une vision de partage

Pour les initiateurs de ce spectacle, Lubambu se veut une plate-forme, un festival itinérant, d’abord au Congo, puis à l’international, intégrant différentes catégories de l’art et de la culture. Le but étant de proposer la vision d’une société humaine généreuse, variée et poétique inspirée par les leçons du passé.

« L’histoire est riche, elle enseigne mieux que nos actions. Et à travers Lubambu, nous voulons instaurer une plate-forme de partage, avec une vision parallèle de vulgarisation de la culture congolaise », a révélé Bienvenu Samba Baouidi.

Merveille Atipo (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

1- Le chant de l’hymne national à la fin du spectacle / photo La congolaise 242 2- Alexandre Mikouiza remerciant le public / La congolaise 242

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