Commémoration : les obsèques d’Etienne Tshisekedi perçues différemment

Le professeur des sciences politiques à l'Université pédagogique nationale (UPN), Emmanuel Kabongo, qualifie les obsèques de l'opposant historique de test pour le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. « Le challenge consiste à voir comment le peuple va honorer son icône, et comment le transfert de la popularité et de la complicité va se faire du père au fils après les obsèques », a-t-il estimé. Au moment où il est en passe de constituer un gouvernement en coalition avec son prédécesseur, Joseph Kabila, qui a gardé tous les autres leviers du pouvoir, Félix Tshisekedi, à en croire le professeur, devra de fait « mesurer la popularité de son nom ».  

 Pour d’autres Congolais, à l’instar de Lucien Lundula, coordonnateur du comité d'organisation, « ces obsèques sont une manière pour les Congolais de commémorer et de célébrer  la victoire de la démocratie ». Pour Basile Olongo, le ministre de l’Intérieur par intérim, « le Premier ministre honoraire Etienne Tshisekedi mérite d’être élevé au rang de héros national ». Il soutient qu’il est héros « parce qu’il a sacrifié sa vie pour l’instauration de la démocratie afin qu’aujourd’hui la RDC assiste à une passation pacifique et civilisée des pouvoirs ».

D’autres compatriotes pensent déjà à l’après funérailles, obnubilés par le besoin de pérenniser la mémoire de l'illustre disparu. C’est notamment le cas d’Achille Mutombo, membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social, qui suggère qu’un prix dénommé « Etienne-Tshisekedi » soit institué et qui serait attribué à tous ceux qui poseraient des actes patriotiques et démocratiques dans le pays.

Si la plupart des Congolais roulent pour l’organisation des obsèques dignes à la hauteur du personnage phénoménal et mystique qu’aura été Etienne Tshisekedi dont le fruit de la lutte a conduit à l’alternance à la tête du pays, d’autres, à l’instar du mouvement citoyen Lucha, dénoncent les lourdes dépenses qu’elles occasionnent.

Ce que dément le porte-parole du comité d'organisation. « Le plus gros du budget pour cette inhumation s’inscrit dans la fourchette qui a été utilisée par le Trésor public pour le financement des obsèques de personnalités comme Laurent-Désiré Kabila ou d’autres qui ont servi l’État », a indiqué Lenga Moss.