Commerce: le refus des billets usés crée la frustration dans les marchés de Brazzaville

Lundi 2 Septembre 2019 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Ces derniers temps, les commerçants rejettent systématiquement les billets de banque prétextant qu’ils sont abîmés et ne sont plus acceptés par les banques. La grogne prend de plus en plus de l’ampleur même dans les transports en commun et les supermarchés, sans aucune mesure de la part de l’autorité monétaire.

Beaucoup de personnes détiennent des billets d’argent abîmés et ne savent quoi en faire, la plupart étant refusés. La situation provoque souvent des mécontentements entre commerçants et acheteurs, entre « contrôleurs » de bus et usagers, voire entre supermarchés et clients. 

C’est le cas de Carine Zola, qui tient un restaurant et un dépôt de ciment au petit marché de la gare ferroviaire, à Brazzaville. La commerçante a régulièrement des disputes avec ses clients à cause des billets défectueux. En effet, celle-ci est réticente à accepter ce genre de papier-monnaie, parce que son grossiste les refuse aussi.

« Récemment, une chambre froide à côté a refusé de prendre deux billets de deux mille et un autre de mille francs CFA. Le vendeur pensait que les billets étaient trop abîmés(...) Je ne peux pas aller faire la queue devant la banque centrale pour n'échanger que deux ou trois billets », a confié Carine Zola, la quarantaine révolue.

Si les usagers ont pris l’habitude d’aller changer leurs billets défectueux auprès des stations-service, ces jours-ci les pompistes ne coopèrent plus. Selon un gérant d’une station-service de la place, les pompistes reçoivent beaucoup de doléances ces dernières semaines et ne sont pas en mesure de satisfaire tout le monde. « Quand ils nous ramènent ces billets à la caisse, c’est devenu difficile de les échanger », a expliqué le gérant sans plus de précision.

Tout comme Patrick Lokoti, un commerçant rencontré au grand marché Poto-Poto, Carine Zola accuse les grossistes qui devraient, selon elle, aller faire le reversement des mauvais billets à la banque centrale. Aux autorités congolaises, la gérante du restaurant leur suggère d’initier une campagne sur les ondes, « pour sensibiliser la population à ne pas refuser les billets usés ».  

À noter que les pièces et les billets actuels devaient être retirés de la circulation depuis 2012 ; puisque le renouvellement s’opère en principe tous les dix ans. La Banque des États de l’Afrique centrale n’a pas honoré son engagement et se prononce rarement sur le sujet.

De même, la réforme du système des moyens de payement n’a pas encore changé les habitudes. Les consommateurs n’ont pas encore bien assimilé les différentes possibilités offertes depuis peu avec le chèque et la carte bancaire. Aujourd’hui, les sociétés de téléphonie mobile proposent certains avantages de paiement via le transfert mobile.

Les usagers préfèrent encore utiliser les espèces, mais les conditions de conservation laissent à désirer. Ils font perdre de la qualité au billet en lui ôtant toutes ses caractéristiques.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Quelques billets usés ou déchirés

Notification: 

Non