Commission préparatoire paritaire : une clique d’opposants dénoncent un choix sélectif

Lundi 19 Août 2013 - 15:23

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Des critères rigides seraient appliqués sur certains opposants réputés pour leur bagout en vue de leur mise à l’écart au profit de ceux considérés comme malléables. 

Dans l’opposition, c’est un peu le branle-bas après la mise sur pied de la commission préparatoire paritaire des concertations nationales, autrement appelée groupe de contact. Plus le temps s’égrène et que l’ouverture des travaux devient imminente, les opposants paraissent avoir perdu toute quiétude. Les uns et les autres militent pour leur participation à ces assises dans l’optique de signer leur retour aux affaires après plusieurs années de galère. Ainsi voit-on ressurgir sur la scène politique plusieurs têtes couronnées de l’opposition qui trouvent là une occasion propice pour se remette politiquement en selle. Mis à part quelques extrémistes tels que l’Union pour la nation (UNC) ainsi que l’UDPS et leurs alliés, la plupart d’opposants au régime Kabila sont bel et bien partie prenante au processus. D’où la bataille qui a cours pour figurer dans le comité préparatoire paritaire composé d’une trentaine des membres issus des partis politiques, de la société civile, des institutions publiques et de la diaspora.

Les José Makila, Efole, Ingele Ifoto, Lisanga Bonganga, Bofassa Djema, Ruberwa, Mulungula, Kamanda, Clément Kanku et autres affichent de plus en plus un enthousiasme qui tranche avec leurs réserves du départ à participer auxdites concertations. Pendant ce temps, d’autres opposants se sont vus empêchés samedi d’accéder à la salle de banquet où se tenait la première réunion de la commission préparatoire paritaire. Au nombre de ceux-ci, Joseph Olenghankoy, président national des Fonus (Forces novatrices pour l'union et la solidarité) qui évoque la politique de deux poids deux mesures appliquée par le présidium pour justifier son refoulement. D’autres à l’instar de Jean Baptiste Bomanza dénoncent un critère d’équilibre régional mis en place pour écarter certains opposants réputés pour leur grande gueule. Ce qui est navrant dans tout ceci, fait-on remarquer dans certains milieux de l’opposition, est que le présidium aurait opéré des choix arbitraires en tamisant parmi les opposants ayant participé au dernier conclave de Limete pour ne garder que les plus malléables.

Toute cette démarche visant à atomiser l’opposition à la veille des concertations nationales procéderait, d’après certaines indiscrétions, du schéma Kengo. Ce dernier, apprend-on, aurait déjà porté son dévolu sur certains opposants parmi ses proches à qui il aurait fait miroiter la perspective de figurer au gouvernement d’union national qui se profile à l’horizon. Intervenant sur une chaîne de radio locale, Émery Okundji, membre des Fonus, considère le fameux comité préparatoire paritaire comme un club d’amis et doute de la volonté de parvenir à une cohésion nationale dans le chef du présidium au regard des actions jusque-là posées.

Plus que jamais, l’opposition est divisée par rapport à ces assises avec, d’un côté, ceux qui ont renoncé à leurs préalables au profit de leur participation à ce forum national et, de l’autre, ceux qui ont préféré se mettre hors course en s’en tenant à la satisfaction de leurs revendications.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Joseph Olenghankoy