Concert d'Extra Musica United : Roga-Roga propose la reformulation du concept

Samedi 22 Février 2014 - 16:18

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C’est au cours d’un point de presse animé par Roga-Roga Missile Zébira Zatatatou, président de ce grand groupe congolais, le 21 février au restaurant Bonne Humeur, que ce problème qui touche le fleuron de la musique, Extra Musica, a été abordé. Car, à ce jour, tous les projecteurs des mélomanes et même des autorités publiques sont braqués vers cet événement. Roga-Roga s’est donc dit d’accord pour le concert, mais précise qu’il s’agit des vingt ans du groupe Extra Musica existant

La situation d'Extra, ou mieux le concert United, est devenu un véritable problème dans le bateau des artistes-musiciens congolais. Raymond Nti, l’administrateur général du groupe Extra Musica, prenant en premier la parole à ce point de presse, a donné quelques détails. Pour l’administrateur d’Extra Musica, s’ils sont arrivés au stade actuel des choses, c’est parce que les organisateurs non jamais voulu les comprendre. « Nous avons proposé le format aux producteurs pour mener à bien ce concert, mais jamais ils n’ont pris cela en compte. Puis est arrivé l’événement de Pointe-Noire auquel Extra Musica et son leader Roga-Roga ont bel et bien participé. Mais quelques couacs ont été constatés, y compris par les organisateurs lors de ce concert de Pointe-Noire. Nous avons donc estimé qu’avec les organisateurs, il était nécessaire de recadrer le concept et de revoir le fond contractuel de cet événement pour que les choses se passent mieux à Brazzaville. Mais nous avons été confrontés comme toujours, à une espèce de refus des producteurs. »

Raymond Nti a ajouté qu’en dépit de tout cela ils étaient toujours animés de la bonne volonté de toujours bien faire. C’est ainsi qu’ils ont initié un dialogue avec les organisateurs pour éviter que les couacs de Pointe-Noire se reproduisent à Brazzaville. Les doléances du groupe Extra Musica se résument en quatre points essentiels, notamment : montrer qu’Extra Musica existe toujours ; définir le contenu de l’aspect paix, unité et réconciliation, qui en soi est une bonne chose ; le groupe Extra Musica doit signer un contrat en bonne et due forme avec les producteurs ; et enfin chercher à savoir s’il s’agit d’un concert des vingt ans du groupe Extra Musica ou d’un concert d’une première génération qui a marqué le groupe Extra Musica ?     

Puis le leader du groupe Extra Musica, Roga-Roga Missile, Zébira Zatatatou a dans son message clarifié les choses pour les chevaliers du micro et de la plume. Pour lui, les vingt ans que l’on célèbre sont bien la fête d’Extra Musica existant. Pour preuve, lorsque les producteurs (d’United Productions) sont venus le voir, ils lui ont dit qu’ils avaient la volonté d’investir afin que les vingt ans d’Extra Musica puissent être honorés. En dépit du fait que le groupe Doumousson Productions avait déjà organisé un concert relatif à ces vingt ans, Roga-Roga a tout de même accepté leur proposition d’organiser ce concert des vingt ans d’Extra Musica. « Quand ils m’ont fait cette proposition, j’ai accepté et même proposé aux organisateurs de ce concert d’associer les anciens sociétaires d’Extra Musica. Ça n’a jamais été quelqu’un d’autres, mais moi Roga. Je répète qu’il ne s’agit pas des vingt ans de Roga-Roga, ni d’Espé Bass, ni moins encore de Ramatoulaye, mais d’Extra Musica. »

Cependant, Roga-Roga, dit-il, n’a pas compris pourquoi lorsqu’il s’agit de la célébration des vingt ans de ce groupe, les anciens sociétaires ne veulent pas que les musiciens qui sont actuellement dans Extra Musica ne participent pas, alors que ce sont eux les ayants-droit. Ce n’est pas normal, pense-t-il, que la personne qui a fait trois ou cinq ans dans Extra mais qui se trouve aujourd’hui soit dans Viva la musica, Extra Musica International, Z1 International, Universal Zangul, ou ailleurs, puisse aujourd’hui imposer à celui qui a passé quinze ans dans le groupe de ne pas fêter les vingt ans de ce groupe, cela n’existe nulle part. « Ce sont les musiciens actuels qui font la fierté de ce groupe. Je ne pense pas par exemple que le jour où on va fêter l’anniversaire d’Universal Zangul la priorité viendra à ceux d’ailleurs, si ce ne sont pas ceux de ce groupe. »

Comme il ne s’agit pas du concert des anciens sociétaires d’Extra Musica, mais des vingt ans d’Extra Musica, la priorité est d’abord ceux qui sont dans le groupe, et les autres viendront comme invités, a-t-il ajouté. « Moi qui vous parle, je suis le fondateur de ce groupe, mais s’il arrivait un jour que je quitte Extra Musica pour aller travailler ailleurs, le jour que cet orchestre va fêter ses trente ans, je ne viendrai pas comme ayant-droit, mais comme invité. Qu’ils attendent leurs invitations, ainsi nous fêterons ensemble. Je pense qu’on est des musiciens, des collègues, des frères, et non des ennemis. Tout ce que nous voulons, c’est que la fête soit belle, rien ne sert de faire la guerre. »

C’est la raison pour laquelle il a demandé aux producteurs qu’on puisse revoir le concept, parce qu’il y a eu confusion dans la tête des gens. Il a pris pour exemple ce qui s’est passé lors du premier concert de Pointe-Noire. « On a trouvé que c’était la confusion, et comme on ne peut pas continuer dans la confusion, nous avons pensé qu’il fallait s’asseoir pour chercher des voies et moyens pour que la fête soit belle. À tous, je dirai que la gloire c’est le travail, et quand on a la gloire on atteint l’apogée. Par conséquent, je n’ai pas la volonté d’imposer ma suprématie sur les autres, étant donné qu’ils ne sont plus les musiciens d’Extra Musica Zangul. »

Le président de l’Union des musiciens Congolais, Bernard Bouka, a dit qu’ils avaient pour vocation de contribuer socialement à la protection des intérêts des artistes musiciens. C’est pour cela qu’ils se considèrent légitimement comme une organisation de regroupement des artistes musiciens, et que tout ce qui peut amener, entraîner ou susciter la division des artistes, ils doivent tout faire pour dissiper le mal. Dès qu’ils ont été saisis par les organisateurs, parce qu’il y avait comme des étincelles dans l’air qui allaient entraver la poursuite d’une fête aussi belle, d’un symbole aussi fort, et lorsqu’ils ont pris connaissance des termes conduits par les organisateurs, ils ont pris le soin de discuter longuement d’abord avec Roga-Roga puis avec les autres (anciens sociétaires pour respecter l’équité). Mais il ressort des conclusions que tous veulent jouer mais avec des conditions. Les uns pensent qu’ils peuvent jouer sans Roga-Roga et son Extra ; Roga-Roga pense lui qu’il peut aussi jouer sans les autres, puisqu’il s’agit d’Extra Musica dont il est le garant, le leader charismatique. La finalité, c’est que les organisateurs vont certainement organiser deux concerts, celui des anciens sociétaires, et celui de Roga-Roga et son Extra.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Au podium, Raymond Nti, Roga-Roga et Bernard Bouka. (© DR)