Concertations nationales : le gouvernement réagit aux critiques de l’opposition

Jeudi 4 Juillet 2013 - 17:45

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Parlant au nom de l’exécutif national, Lambert Mende a laissé entendre que toutes les réticences jusque-là formulées par les opposants procèdent d’une lecture biaisée de la Constitution et des instruments internationaux engageant la RDC

Devant des journalistes réunis hier en conférence de presse dans son cabinet de travail, le porte-parole du gouvernement a tenu à remettre la pendule à l’heure en rapport avec les critiques de l’opposition autour des concertations nationales. Sûr de ses arguments, Lambert Mende Omalanga, qui défendait l’initiative du chef de l’État, a démonté un à un les arguments de l’opposition décriant l’ordonnance présidentielle du 26 juin convoquant ces assises. « Leurs arguments ne sont pas recevables car ils sont marqués du sceau du non-droit », a martelé Lambert Mende en commençant par rejeter l’idée selon laquelle Joseph Kabila aurait violé la Constitution ainsi que l'accord-cadre d'Addis-Abeba et la résolution 2098 du Conseil de sécurité sur la RDC.

Alors que l’opposition récuse au chef de l’État le droit de prendre une telle initiative qui, selon elle, revient au Secrétaire général des Nations unies ou à son envoyée spéciale en RDC, Mary Robinson, Lambert Mende a une autre lecture des instruments internationaux brandis à ce propos. « Le processus politique dont il est question dans l’accord-cadre d’Addis-Abeba et la résolution 2098 est régional et ne se réfère nullement aux interactions domestiques du genre des concertations initiées par le président », explique le ministre des Médias chargé des relations avec le Parlement et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté. Et d’ajouter qu’à aucun moment il n’a été question dans ces textes de mettre la RDC sous une quelconque tutelle, en plus du fait que « ces instruments internationaux n’ont remis en cause ni la souveraineté du peuple congolais, ni la légitimité des institutions issues des élections de 2011 ». Dans la même logique, il a précisé que l’accord-cadre d’Addis-Abeba « ne stipule nulle part que la garantie de transparence du dialogue politique recommandé au président congolais résiderait dans une médiation étrangère ».

De la légitimité du pouvoir

Pour l’officiel congolais, Joseph Kabila est bel et bien dans son rôle en convoquant ces assises. « On ne peut donc s’offusquer lorsque le président de la République, que la Constitution en son article 69, reconnaît comme seul symbole de l'unité nationale et garant de l'indépendance de notre pays, de l'intégrité du territoire, et de la souveraineté de son peuple, prend l’initiative de réunir ses compatriotes pour réfléchir à une question aussi cruciale susceptible de remettre en cause l'existence même de la ation », explique-t-il. Lambert Mende a par ailleurs mit au défi quiconque pouvant citer un seul article de la Constitution qu’aurait violé Joseph Kabila à travers l’ordonnance présidentielle aujourd’hui en question.

En exhumant la problématique de la légitimité du pouvoir de Joseph Kabila se basant sur les contentieux électoraux de 2011, l’opposition a cru saborder l’initiative présidentielle en ameutant l’opinion publique à ce sujet. Que non ! La réplique gouvernementale tient au fait que cette question appartient désormais au passé dès lors que ces fameux contentieux avaient été portés devant le juge constitutionnel et ont été conclus par des décisions judiciaires coulées en forme de chose jugée. Dès lors, a expliqué Lambert Mende, la tendance à faire inscrire cette querelle à l’agenda des concertations nationales  n’est pas recevable « sauf à vouloir créer de toutes pièces une Cour constitutionnelle parallèle par la seule volonté de mauvais perdants lors du contentieux ». Il a, par ailleurs, épinglé en passant quelques contradictions des opposants qui crient à l’illégitimité de Joseph Kabila tout en siégeant dans des institutions découlant d’un processus électoral qu’ils récusent.  

Un schéma putschiste

En tout état de cause, l’acte présidentiel convoquant les concertations nationales est, de l’avis du gouvernement, constitutionnel. Personne à l’heure actuelle n’en remet l’opportunité en question, quand bien même il peut exister quelques divergences sur les fondamentaux légaux, se convainc le porte-parole. Enfin, Lambert Mende rejette le schéma putschiste de l’opposition qui chercherait à neutraliser les institutions constitutionnelles en place auxquelles serait substituée une structure ponctuelle et extraconstitutionnelle sui generis constituée des participants aux concertations convoquées par le chef de l’État qui incarne une des institutions qu’ils entendent balayer. Il s’agit là, à ses yeux, d’une autre contradiction dans laquelle se fourvoie l’opposition.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende-Omalanga.