Concertations politiques : la CADD opte pour le refus

Mercredi 27 Mai 2015 - 19:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une déclaration rendue publique le 23 mai à Brazzaville, le bureau exécutif de la coordination nationale de la Convention pour l’action, la démocratie  et le développement (CADD), avec à sa tête Nicolas Kossa-Loba,  a rejeté en bloc l'initiative du chef de l’État.

Devant la presse réunie, les responsables de la CADD ont exposé sur les enjeux politiques de l’heure avec, au centre, les consultations initiées par le chef de l’État.

Oui, mais…

Sur le principe, ils ont reconnu que le président de la République a le droit, et même le devoir, de consulter qui il veut et quand il veut. La constitution le lui autorise pourvu que ces consultations aient vocation à apaiser la nation en cas de crise institutionnelle aigue et persistante. Cependant, précise les conférenciers, le chef de l’État ne peut traiter de la vie de la nation et du fonctionnement de l’état devant les partis politiques, les confessions religieuses, la société civile et les personnalités triées sur le volet par ses soins.

La CADD s’appuie sur l’article 85 de la Constitution du 20 janvier 2002 encore en vigueur qui stipule que « Le président de la République ne s’adresse à la nation qu’une seule fois par an devant le Parlement réuni en congrès pour son bilan ».Ce bilan sur l’état de la nation exclut tout débat.

Le vrai objectif

Pour la CADD, le chef de l’État doit se consacrer à l’organisation du scrutin présidentiel de 2016 auquel il n’est pas candidat. Ceci, au terme de ses deux mandats de sept ans. Au sujet des consultations, la CADD se dit étonnée du caractère creux de ces rencontres tel que annoncé par le communiqué qui les convoquent. Ni ordre du jour, ni calendrier avec le risque de se laisser aller à volonté. Qu’en est-il des objectifs ? La CADD reste dubitative étant donné que ces consultations ne sont pas circonscrites dans le temps au point de tenir en laisse ceux qui sont censés y prendre part.

Au sujet de l’actuelle Constitution, la CADD a dit que le seul crime de cette loi suprême, est de contenir en elle des éléments d’apaisement politique et de promotion démocratique. Allusion faite aux verrous ou aux clauses qui garantissent l’alternance démocratique.

Cette Constitution limite le nombre de mandats du président de la République.  Est-ce un problème ou une solution pour la démocratie ? En réponse, la CADD se dit surprise par le débat actuel et pose à la fois la question sur le rapport du politique congolais avec les textes. Les responsables de ce parti se demandent comment peut-on espérer organiser un référendum en prétextant avoir l’avis du peuple quand le fichier électoral suscite débat ?

Pour ce parti, les consultations initiées ont un caractère informel et ne devraient pas servir de prétexte au chef de l’État pour convoquer le référendum. Ainsi, l’abrogation de la constitution actuelle aura pour corollaire la dissolution de toutes les institutions existantes, y  compris la présidence de la République.

La CADD craint une grave crise institutionnelle dans le pays dont on peut faire l’économie si les hommes politiques pouvaient mettre de côté leurs égoïsmes et privilégier l’intérêt du pays qui ne dépend que du respect des engagements, des principes démocratiques édictés par la Constitution.

 

 

Jean Jacques Koubemba

Notification: 

Non