Concours "Ma thèse en 180 secondes" : Lubumbashi remporte la première place en finale nationale

Mardi 4 Juin 2019 - 19:00

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Isaac Mutshitshi Kasongo, l’unique candidat de la ville cuprifère, a obtenu le meilleur score de la troisième édition de la compétition internationale organisée par l’Agence universitaire francophone, face aux sept autres concurrents en lice, la soirée du 24 mai à l’Institut français (IF) de Kinshasa. Il représentera la République démocratique du Congo à Dakar, au Sénégal, le 29 septembre.

Le lauréat, Isaac Mutshitshi Kasongo de l’Unilu (Photo Adiac)Lubumbashi l’a emporté cette fois sur Kinshasa après ses deux victoires successives des éditions de 2017 et 2018. À deux doigts de l’obtenir avec Valentin Bashige l’an dernier, la ville cuprifère, classée alors deuxième, est finalement parvenue à ses fins cette année. Lauréat de sa province, arrivé à la capitale le 21 mai, Isaac Mutshitshi y était venu dans l’idée « d’apprendre ». Le candidat de L’Université de Lubumbashi (Unilu) a confié au Courrier de Kinshasa que ce n’était pas sans appréhension qu’il participait à la troisième édition de "Ma thèse en 180 secondes" (MT 180). « Je me disais, je vais pour apprendre. J’étais stressé sans savoir avec qui je serai confronté et quelles étaient leurs compétences orales surtout. Ce sont toutes ces pensées qui traversaient mon esprit », a-t-il affirmé.

Lubumbashi, a poursuivi le lauréat, est une ville minière qui a aussi l’avantage de posséder d’autres ressources souterraines d’importance à l’instar de sa nappe aquifère. « Il suffit de creuser à deux ou trois mètres de profondeur pour parvenir à la nappe phréatique. Ainsi, l’on peut trouver de l’eau n’importe où et n’importe quand avec le seul problème que cette eau est polluée par les nombreuses entreprises minières qui déversent leurs déchets liquides dans la nature. En fin de compte, ces derniers détériorent la qualité de cette eau », a-t-il expliqué. Après le constat dramatique des effets de la pollution dans les quartiers Tshamilemba et Kabetsha,  l’assistant à la faculté de pharmacie a évalué sa qualité dès lors que plusieurs Lushois sont obligés de s’en servir à la suite de la défaillance de la Régideso à assurer une distribution régulière d’eau courante. Chatouillements et brûlures sont les plaintes enregistrées au seul toucher du liquide à portée de main.

L’étude qu’a décidé de mener le chercheur en sciences pharmaceutiques à cet effet, intitulée « Essai sur la qualité des eaux de puits consommées à Lubumbashi », va aboutir à une solution présentée comme une alternative sûre, mieux une solution qui épargne la population des méfaits de cette eau impropre à la consommation. Le jury a été sensible face à l’exposé fondé sur cette matière sensible, présenté de manière claire et traitant de sujets très sensibles touchant à la fois l’environnement et la santé publique. Prouvant ainsi largement sa pertinence pour la population censée en tirer de réels bénéfices, comme souligné dans le criterium de MT 180 rappelé par la responsable du Nouvel espace universitaire francophone (Cneuf) de Kinshasa, Élodie Bamowongo.Isaac Mutshitshi entouré de Moïse Lufuluabo et Matthieu-Willy Kabamba (Photo Adiac)

Casser la chaîne de contamination

Par ailleurs, a fait savoir Isaac Mutshitshi, «  les résultats obtenus à la suite de l’évaluation de la qualité de l’eau nous ont mené à mettre au point un système sur lequel nous travaillons en ce moment. Il consiste à mettre au point une méthode qui va permettre de casser la chaîne de contamination pour redonner à l’eau sa bonne qualité, sa potabilité en dépit de la présence des entreprises minières et de pollution qu’ils génèrent. Grâce à cela la population pourra la consommer sans péril ».

La photo de famille des huit candidats finalistes (Photo Adiac)L’on note que l’unique candidat de Lubumbashi l’a emporté d’un point sur le favori de la première phase éliminatoire de Kinshasa, en l’occurrence Moïse Lufuluabo Mwabila. L’assistant à la faculté des sciences agronomiques de l’Université pédagogique nationale (UPN) qui avait déjà fait un bel effet sur le jury lors de son exposé précédent est passé deuxième à la finale. Il n’en reste pas moins que sa « Perception et adaptation des petits producteurs agricoles au changement climatique en République démocratique du Congo. Cas des producteurs du plateau des Bateke » a une fois de plus captivé l’attention des juges. Mais son homologue de l’Unilu s’est montré bien plus persuasif. Et à ce dernier de nous confier : « J’ai poussé un ouf ! de soulagement parce que ce prix est obtenu après un dur labeur : des nuits blanches, des répétitions, des lectures, etc. C’est une récompense de tous les efforts consentis toutes les dernières nuits qui ont précédé la finale ».

La troisième place du podium de cette finale nationale du 31 mai a été occupée par Matthieu-Willy Kabamba de l’Université de Kinshasa, également repris dans le top cinq des éliminatoires de mars. Pareil pour le coup de cœur de l’auditoire, Lucien Zran Topi, l’autre candidat heureux de l’UPN avec Moïse Lufuluabo. L’Université catholique du Congo de Kinshasa, l’Université libre des Pays des Grands Lacs (Goma) et l’Institut supérieur pédagogique de Bukavu, également représentés, sont repartis bredouilles de cette finale qui s’est définitivement jouée entre l’Unilu, l’UPN et l’Unikin. Notons que sur les neuf inscrits, un s’est désisté et n’a pas participé à la finale qui a mis en compétition huit candidats.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le lauréat, Isaac Mutshitshi Kasongo de l’Unilu /Adiac Photo 2 : Isaac Mutshitshi entouré de Moïse Lufuluabo et Matthieu-Willy Kabamba / Adiac Photo 3 : La photo de famille des huit candidats finalistes / Adiac

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