Conférence-débat / Centrafrique : sensibiliser à de nouveaux textes juridiques

Lundi 24 Juillet 2017 - 13:33

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Les Centrafricains sont confrontés à des questions juridiques entravant la bonne marche vers la paix. De ce fait, l’association « les Amis de la République centrafricaine » (ARC) a organisé une conférence-débat sur les thèmes de la Cour pénale spéciale et l’accord de Rome pour sensibiliser l’opinion.

 

Michel Langa et Emmanuel Dupuy lors de la conférence-débat du 21 juillet à ParisParmi les spectres dressés sur le chemin de la paix en Centrafrique, on dénombre le désarmement au point mort mais, surtout, l’aspect juridique. De la transition en passant par les élections présidentielles, les parties prenantes à la recherche de la paix, tant nationales  qu' internationales, s’emploient à trouver comment obtenir « un pardon » entre des fils d’un même pays, hier encore en guerre fratricide, et, aujourd’hui, devant reconstruire ensemble l’intégrité de leur pays légué par Barthélémy Boganda, père de la nation.

Vendredi 21 juillet, à la Maison des Associations du 18ème à Paris, autour de Michel Langa, président de l’ ARC, le public a été édifié sur le contenu des thèmes juridiques sélectionnés, à savoir: « la Cour pénale spéciale », instituée par la loi 15.003 du 3 juin 2015; « l’accord de Rome » du 19 juin 2017 et la feuille de route de l’Union africaine votée de la même année. Les Centrafricains continuent à être la cible de groupes armés. « Des textes existent pour les traduire en justice », a expliqué le président de l’ARC en donnant les grandes lignes de la Cour pénale spéciale, considérant que la justice est au-dessus de tous mais pas pour les uns contre les autres.

Pour Emmanuel Dupuy, président de l' Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), l’un des concepteurs de « l’accord de Rome », sous l’égide de la communauté Sant’Egidio, cet accord est un instrument de jonction entre les différentes représentations de la population. Ce texte, signé le 19 en présence du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga, d’observateurs de la communauté  Sant’Egidio, de représentants de l’Union européenne et du gouvernement italien, prévoit un cessez-le-feu immédiat.

De l’avis des observateurs, cette feuille de route ouvre la voie vers la sortie de la crise et est censée aboutir vers « la voie de la pacification de la Centrafrique : aspects politique, sécuritaire, économique, humanitaire et social ». Mais, a constaté le président de l’IPSE, « cet accord souffre de plusieurs critiques ». Entre autres, a-t-il évoqué, les Centrafricains reprochent, sur le texte signé hors de leur pays, « le manque de signatures de tous les représentants de groupes armés ». Et pourtant, répond-t-il, « l’unique groupe armé, qui n’a pas signé, était absent par manque d’obtention de visas. Leurs représentants sont prêts à signer », relevant au passage que « les vraies solutions seront trouvées en mettant en place un écosystème de sécurité. Dans celles-ci, il faudra réviser la représentativité; former du personnel aux futures missions complexes d’application de l’accord de paix ».

Pour clore les travaux de la conférence-débat, Michel Langa a rappelé l’un des objectifs de l’ARC créée depuis le 21 septembre 2013 : « être des objecteurs de conscience qui alertent l’opinion chaque fois qu’il se passe quelque chose en Centrafrique ». « Nous venons d’éclairer les consciences en proposant la lisibilité des accords juridiques pour une meilleure compréhension de l’environnement juridique dans lequel va évoluer la République centrafricaine. À chacun de prendre les décisions en conséquence ».

Rendez-vous est pris pour l’université d’été de l’ARC à une date à définir.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Michel Langa et Emmanuel Dupuy lors de la conférence-débat du 21 juillet à Paris Crédit photo : Marie Alfred Ngoma

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