Conférence sur les écosystèmes des forêts denses et humides d'Afrique centrale : le forum national du Congo se réorganise juridiquement

Mercredi 7 Mai 2014 - 17:44

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Le forum national de la Conférence sur les écosystèmes des forêts denses et humides d'Afrique centrale (CEFDHAC), cadre de concertation de la société civile dans le processus de gestion durable des écosystèmes forestiers du Congo, souhaite mettre à jour ses textes organiques en tenant compte des réalités locales

Plusieurs acteurs de la société civile et de la communauté scientifique participent, du 7 au 9 mai, à un atelier de revitalisation et de contribution du forum national CEFDHAC du Congo au processus REDD+ (réduction des émissions des gaz à effet de serre dues à la déforestation et dégradation).

Dans le cadre de la gestion forestière, plusieurs pays parlent de forêts communautaires, concept pas encore vulgarisé au Congo, où l’accent est mis sur la certification forestière, un domaine sur lequel le pays est très avancé. Par ailleurs, l’Union européenne, dans le cadre de l’accord volontaire de partenariat Flegt, et la société civile ne sont pas en marge de ce processus avec l’observation indépendante.

Selon l’agence de facilitation de la CEFDHAC et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’initiative prise par le forum national s’explique. En effet, la réforme de la CEFDHAC a rendu possible la mise en place de ses organes qui, selon une dynamique interne, connaissent des disparités de fonctionnement d’un pays à l’autre. Ainsi, dans le cas du Congo, l’UICN et le forum national de la CEFDHAC partagent l’avis qu’un renforcement juridique et technique s’avère nécessaire.

« Il est temps que le forum national grandisse, [… qu’il] fasse un saut qualitatif en lançant le vaste chantier de sa revitalisation », a commenté la représentante de l’UICN, Camille Flore Jepang Sandjong.

Cette revitalisation est une occasion pour le forum national de se doter des textes (statuts et règlement intérieur) lui permettant de fonctionner normalement. Le forum a été mis en place au Congo en 2008. Toute structure désireuse d'influencer ou de faire du plaidoyer sur la gestion durable des écosystèmes forestiers en Afrique centrale doit être juridiquement conforme au niveau sous-régional.

« La CEFDHAC a organisé des sessions durant l’année d’installation en 2008, en 2009, 2010 et la dernière en 2012. L’objectif était d’asseoir notre forum 2014. Nous nous rendons compte qu’il y a encore des améliorations à apporter au forum », a déclaré le président du Forum National, Jean Joël Loumeto.

Outre la question de la revitalisation, les participants auront l’opportunité d’échanger durant les deux jours sur le processus REDD+. Un organe comme la CEFDHAC devrait dégager les stratégies, les approches à mettre en place pour être davantage impliquée et contribuer effectivement à ce processus. Il s’agit de relever un défi majeur : celui de l’implication effective de toutes les couches sociales, notamment les populations autochtones et locales, ainsi que les femmes, très dépendantes des ressources naturelles, et aussi les plus vulnérables aux changements climatiques.

« La CEFDHAC voudrait être comme un creuset, beaucoup plus ouverte. On a aussi noté que la communauté scientifique travaille de manière désordonnée : il faut que l’on soit capable d’évaluer la biomasse forestière, d’apprécier le carbone qui se dégage de nos forêts. Une participation ordonnée et beaucoup plus efficace s’avère utile », a conclu Jean-Joël Loumeto.  

L’atelier de revitalisation et de contribution du forum national CEFDHAC du Congo au processus REDD+ a pour autre objectif de formuler la stratégie d’engagement et la note de position et de le doter d’un plan de communication.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo : la photo de famille, (photo Adiac)