Conflits communautaires : l’ONU en appui à la consolidation de la paix dans le Tanganyika

Jeudi 29 Octobre 2020 - 14:00

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Financé à hauteur de plus de trois millions de dollars, le projet en gestation initiée par les agences humanitaires du système des Nations unies « prévoit de fournir une assistance sociale à plus de cent trente mille bénéficiaires dans des domaines diversifiés. 

« Solutions durables pour la cohabitation pacifique entre les communautés twa et bantoue dans la province du Tanganyika ». Tel est l’intitulé du projet en passe d’être lancé via un atelier de planification de mise en œuvre à organiser incessamment dans la province du Katanga. Initiatrice de cette activité,  l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, en synergie avec le Fonds des Nations unies pour la population  et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, entend assurer une cohabitation pacifique entre les communautés twa et bantoue établies dans cette partie du territoire national.

Financé par le Fonds pour la consolidation de la paix de l’ONU en République démocratique du Congo, ce projet étalé sur une durée de dix-huit mois prend comme champs d’action les territoires de Nyunzu, Kalemie, Manono et Moba. Il vise à créer une synergie dans la compréhension commune et assurer une appropriation communautaire et un engagement effectif dans sa matérialisation. Financé à hauteur de plus de trois millions de dollars, le projet « prévoit de fournir une assistance à plus de 130 000 bénéficiaires dans des domaines allant, entre autres, de la réinsertion sociale des personnes retournées aux efforts de réconciliation et de dialogue »,  à en croire M. Jacob Mogeni, chef de bureau de la Monusco à Kalemie.  

Sa présentation imminente aux autorités provinciales ainsi qu’à tous les intervenants du conflit intercommunautaire dans le Tanganyika est une façon d’atténuer la tension sociale dans cette partie du pays longtemps livrée, depuis 2016, à la recrudescence des conflits intercommunautaires et à la présence des groupes armés. Une situation qui a entraîné de graves violations des droits de la personne et le déplacement forcé des milliers de personnes résultant en une série d’urgences humanitaires sur fond d’exacerbation du conflit Twa et Bantoue.  Un conflit aux origines diverses dont les causes sont à rechercher, entre autres, dans la marginalisation économique et politique de longue date d’une communauté par rapport à une autre, dans la discrimination sociale, dans le manque d’opportunités économiques durables, dans l’accès aux moyens de subsistance etc.

Toutefois, il est constaté une certaine accalmie ces dernières années grâce notamment aux efforts des autorités provinciales, des communautés locales et de l’appui technique constant des différents acteurs humanitaires qui contribuent au dialogue communautaire et à la réponse humanitaire, de résilience et de développement. Le défi aujourd’hui est d’accompagner le processus de rapatriement des populations autochtones ayant fui les violences et atténuer les causes structurelles et les séquelles du conflit.

Là-dessus, le projet sus-indiqué entend apporter des solutions idoines pour assurer la paix des âmes par la mise en œuvre des solutions socio-économiques durables en faveur des personnes déplacées et retournées twa et bantoue avec un accent particulier porté sur les femmes et les jeunes. Il sera question de créer un environnement protecteur et propice à la réintégration des personnes déplacées et retournées dans les communautés hôtes et d’origine. Cela ne suffit pas. Le travail des humanitaires consistera également à améliorer l’accès aux opportunités économiques et aux moyens de subsistances durables pour les personnes les plus vulnérables, à reconstruire et à réhabiliter les infrastructures sociales de base, mais aussi à renforcer des mécanismes étatiques de redevabilité.

Alain Diasso

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