Conjoncture : le franc congolais dans la tourmente

Jeudi 13 Avril 2017 - 19:33

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La monnaie nationale s’est fortement dépréciée pendant les mois de février et mars 2017, avec un dollar américain s’échangeant à 1 420 FC pendant que le taux officiel indiquait 1 350 FC. A ce jour, la monnaie nationale a connu une perte estimée à plus de 8 % de sa valeur faciale.

 

Le nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, n’a pas caché son intention de s’attaquer directement à la stabilité du franc congolais au plus mal face au dollar américain. Pas plus loin qu’en début de 2016, la valeur de change se situait à 930 FC le dollar américain. A la fin de la même année, le taux atteignait déjà les 1 300 FC, le dollar américain, affichant ainsi une dépréciation de 40 %. Pour nombre d’analystes financiers, 2017 s’annonçait déjà comme une année encore plus difficile pour le pays, même si les projections étaient plus ambitieuses avec une légère remontée des cours des matières premières. Mais l’instabilité politique risque cette fois de représenter un vrai obstacle aux efforts de stabilisation du cadre macro-économique. D' une part, il faut des mesures plus courageuses et surtout leur application rigoureuse,  soutiennent les analystes. D’autre part, l’accalmie politique devient une urgence pour le pays, renchérissent-ils. Les effets de la pression politique et de l’instabilité du cadre macro-économique sont incommensurables sur le plan économique et financier.

Le social menacé

La dépréciation de la monnaie nationale s’est répercutée violemment sur le social, avec la fermeture de certaines activités commerciales. C’est le cas d’une grande boulangerie (OMA 3) dans la commune de Bandalungwa, a-t-on appris. Par ailleurs, le pouvoir d’achat s’est effrité terriblement avec ce cycle de dépréciation. Payé 100 dollars USD, le fonctionnaire a reçu en janvier 2016 l’équivalent en dollar américain de 93 000 FC. Aujourd'hui, le salaire ne représente plus que l’équivalent de 65 dollars américains USD. L’on comprend mieux l’accès de colère de l’administration publique avec les difficiles négociations en cours entre le Gouvernement et les syndicats pour empêcher une grève massive qui paralyserait les activités sur toute l’étendue du territoire national. Avec un budget de 4 milliards de dollars USD, il n’y a pas de place pour le rêve. Et les perspectives électorales représentent également un risque de réduction des dépenses publiques dans l’économie et le social.      

Laurent Essolomwa

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