Conjoncture nationale : Joseph Kabila se montre critique vis-à-vis de l’actuel modèle économique

Mercredi 5 Avril 2017 - 18:47

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Dans son discours devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès, le président de la République s’est montré pessimiste quant aux perspectives économiques de la RDC tant que le pays ne changera pas de paradigme de développement. « L’économie reste fragile et fera continuellement les frais des soubresauts de la conjoncture économique internationale ».

 

En dépit d’un discours qui s'est voulu d’abord hautement politique au regard des grands enjeux du moment, Joseph Kabila n’a pas manqué d’exprimer des inquiétudes sur l’évolution de l’économie congolaise ces dernières années. Il a rappelé la fragilité des fondamentaux du tissu économique tournés essentiellement vers le secteur tertiaire. Par ailleurs, a-t-il renchéri, la RDC reste l’un des pays du monde les plus dépendants des importations des biens de première nécessité. Quant aux exportations, elles sont constituées à plus de 80 % des matières premières.

Pour espérer changer les choses, le pays doit tirer suffisamment les leçons de ses faiblesses. « Tant que nous ne changerons pas ce paradigme, notre économie restera fragile et fera continuellement les frais des soubresauts de la conjoncture économique internationale ». Mais ce n’est pas tout. Rompant avec la langue de bois au sujet de la pression fiscale, le président de la République a relevé le problème qui se pose à ce niveau: « notre système fiscal est écrasant, discriminatoire et truffé d’une parafiscalité lourde. Le climat des affaires ne sera pas propice à l’investissement productif ni à l’incivisme fiscal ». Un discours qui devrait forcément plaire au secteur privé qui déplorait récemment encore la pression fiscale lors de la table ronde de la PME et la PMI.

Sur recommandation de la présidence de la République, le gouvernement est invité à ne ménager aucun effort dans la lutte contre la fraude pour maximiser les recettes internes. Des réformes fiscales vont permettre d’implanter très prochainement, au sein des régies financières, des systèmes de gestion informatisées des contribuables grâce à une expertise appropriée. Joseph Kabila a appelé à l’accélération du vote des lois sur la Fiscalité et le Partenariat public privé, sans oublier la finalisation de la loi portant révision de certaines dispositions du Code minier. Ces nouvelles lois, particulièrement celles relatives à la promotion de l’entrepreneuriat local et à la sous-traitance aux PME et PMI locales, visent à démarrer la réinsertion socio-économique de la jeunesse. Il faut s’attendre à la création de plusieurs milliers d’emplois, surtout avec l’instruction faite aux entreprises du portefeuille de l’Etat de privilégier, dans leur plan de redressement, la résorption du chômage des jeunes.     

Au regard de l’état de lieu déplorable, Joseph Kabila préconise d’agir sans plus attendre. « En plus des investissements publics légitimes, l’option est donc définitivement de promouvoir le soutien au secteur privé productif à travers, particulièrement, l’appui direct aux petites et moyennes industries et aux petites et moyennes entreprises ». L’attention présidentielle semble se concentrer sur les opérateurs de l’agro-industrie et ceux qui inscrivent leurs activités dans le cadre des chaînes des valeurs. Le défi lancé est d’arriver à consommer la production locale. Pour y parvenir, il faut déjà arriver à donner une valeur ajoutée à nos produits consommés localement ou exportés pour les rendre plus compétitifs. Il est révolu le temps où le pays ne pouvait offrir l’opportunité d’affaires et d’emplois aux peuples des pays tiers, au détriment de sa propre population et de son économie, a-t-il conclu.            

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Laurent Essolomwa

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