Consommation : alimentation, un des thèmes majeurs de l'après-covid

Mardi 1 Décembre 2020 - 15:15

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Kinshasa lance un grand débat dès le 5 décembre prochain à l’occasion de la quatrième édition du festival « AlimenTerre ». Il y a aussi le démarrage au même mois de décembre de l’exposition-vente des produits de première nécessité à la Foire internationale de Kinshasa (Fikin). Pour nombre d’experts, il devient impérieux pour la RDC et même l’Afrique de réfléchir sérieusement sur la création d’un système alimentaire local.  

Plusieurs activités portant sur la thématique agricole se tiendront au courant du mois de décembre 2020 à Kinshasa. Pour la quatrième fois, la capitale abritera le festival « AlimenTerre » du 5 au 8 décembre à l’Académie des beaux-arts et dans certains sites ciblés. A cet effet, il est prévu des films, des conférences et des marchés des produits alimentaires locaux pour faire ressortir, durant ces quatre jours, le riche potentiel de l’agriculture familiale RD-congolaise. SOS Faim Belgique, une ONG belge de développement active dans la lutte contre la pauvreté depuis plus de 50 ans, et ses partenaires veulent partager les dernières informations sur les enjeux fondamentaux de l’alimentation et l’agriculture dans le monde d’aujourd’hui. Un accent particulier devrait être porté sur les défis d’une alimentation saine, équitable et accessible à tous. « Cette question nous concerne tous dès lors que la survie de la race humaine en dépend », a indiqué la représentante pays de SOS Faim, Mireille Bishikwabo.

Selon le programme officiel, cette quatrième édition se tiendra également du 11 au 18 décembre dans certaines provinces du pays : Kwilu, Tshopo, Kongo central, Kasaï oriental, Équateur et Mongala. Selon quelques chiffres disponibles, il est attendu treize films, soixante-quinze séances de projection, un grand débat ainsi que la remise du prix du meilleur film du concours de réalisation organisé par SOS Faim.

Une édition foraine sous le signe de l’agriculture

Toujours à Kinshasa, la Fikin ouvrira ses portes du 19 décembre au 5 janvier 2021 dans le cadre d’une exposition-vente des produits de première nécessité. Cette « Foire de noël » est organisée en partenariat avec les réserves stratégiques de la République sous forme d’exposition-vente à l’intention du grand public. L’idée est d’aider les familles de Kinshasa à s’approvisionner en produits de première nécessité à moindre frais à l’approche des festivités de fin d’année. Pour le directeur général de la Fikin, Eugène Bokopolo, cette activité ne revêt pas en soi un caractère exceptionnel. La mission sociale de la Fikin prévoit justement d’organiser des foires promotionnelles tant provinciales que nationales. Il s’agit ainsi de faire connaître les possibilités industrielles, commerciales et culturelles du monde des affaires, a-t-il poursuivi. Ici, 40 m2 serviront à l’exposition dans un espace couvert, tandis que deux hectares devront accueillir l’activité à ciel ouvert. Le programme de 2020 se dessine déjà, avec une gamme d’activités promotionnelles.

Élargir le débat sur les questions alimentaires

Tout en saluant les efforts de relancer la production et la consommation localement, plusieurs experts RD-congolais s’inquiètent des faibles réponses du pays à la hausse projetée de la demande alimentaire au cours des prochaines années. La problématique se pose aussi avec acuité au niveau africain. En effet, les micro-entreprises agro-alimentaires africaines ne sont pas prêtes à répondre à cette demande alimentaire croissante, notamment faute de soutiens publics. Sans une production régionale suffisante, la construction d’un véritable système alimentaire de demain sur le continent africain restera un rêve pieux.

Pour le titulaire de la chaire Unesco Alimentations du monde, Nicolas Bricas, intervenant dans les colonnes de l’Agence Ecofin, il est pertinent de donner à la production agricole régionale une part plus importante dans la satisfaction des besoins. La question est d’autant plus stratégique que le développement de la production et de la consommation aura des effets d’entraînement sur l’économie régionale à travers la multiplication des activités de conditionnement et d’emballage, la production d’équipements manuels et mécanisés de transformation (moulin, râpes, presses), le transport, la manutention et le service. La révolution agricole s’imposera dans des pays comme la RDC qui devraient enregistrer une forte croissance démographique et une urbanisation rapide.

Laurent Essolomwa

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