Consommation : promouvoir la pêche artisanale pour accroître la production

Mardi 11 Février 2020 - 18:30

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Les activités de la pêche continentale fournissent plus de 80% de produits d’eau douce et de mer consommés au niveau local. Ces derniers mois, les pouvoirs publics ont multiplié des initiatives pour tenter de booster le secteur, à travers l’encadrement des pêcheurs, la construction, le désherbage des sites et la règlementation des activités.

Deux projets importants sont en cours de mise en œuvre, à savoir la construction au bord de la mer, à Pointe-Noire, d’un centre de pêche artisanale destiné à faciliter le conditionnement des produits débarqués et d’un point de débarquement aménagé des pêcheurs, au port Yoro, à Brazzaville. D’après Pierre Mpandou, le directeur des études et de la planification au ministère de tutelle, le premier projet est déjà entré dans sa phase de réalisation, grâce à un financement de l’Agence japonaise de coopération internationale. Ce centre, qui accueille actuellement des pêcheurs artisanaux de la localité, devrait à l’avenir améliorer la chaîne de valeur.  

C’est aussi le cas du futur chantier d’élargissement du débarcadère du port secondaire de Brazzaville. Financés entièrement par le Royaume du Maroc à hauteur de trente millions de dirhams, soit environ deux milliards francs CFA, les travaux de ce site devraient bientôt débuter. À en croire Pierre Mpandou, un opérateur a été sélectionné pour des études de faisabilité et des moyens financiers ont déjà été mobilisés en vue de l’indemnisation des occupants.

D’autres initiatives devront s’accélérer prochainement avec l’appui technique et financier des partenaires au développement, comme la Banque mondiale, le Fonds international de développement agricole, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Les autorités espèrent ainsi valoriser le potentiel halieutique national (le réseau hydrographique et ses nombreuses ressources), qui représente une production annuelle de cent mille tonnes de poissons.

A travers ces actions, l’État veut assurer la couverture des besoins alimentaires de la population, en lien avec le Plan national de développement agricole (PND 2018-2022). « La consommation de poisson par habitant et par an est estimée à 25kg(...) C’est pour dire que la pêche devrait occuper une place importante dans l’économie nationale, la sécurité alimentaire et nutritionnelle. À cet effet, l’objectif est de gérer rationnellement les ressources en eau. Nous avons également l’ambition dans le PDN de réaliser l’aquaculture maritime », a indiqué Pierre Mpandou.

Mieux surveiller la pêche maritime industrielle

Au Congo, la pêche industrielle est divisée en plusieurs sous-secteurs : la pêche industrielle, la pêche maritime artisanale, ainsi que l’aquaculture marine encore moins valorisée dans le pays. La surpêche et le recours à des matériels non conventionnels sont pointés du doigt par les défenseurs de l’environnement. Pour essayer de lutter contre ce phénomène, le gouvernement a déployé des équipes de contrôle appuyées par une surveillance satellitaire et installé des balises dans les embarcations des pêcheurs.

Les autorités assurent également la protection de la zone économique exclusive, qui représente près de deux cents mille marins. « Il y a donc au niveau de cette zone, une partie réservée à la pêche artisanale. Tous les navires qui pratiquent la pêche maritime industrielle n’ont pas le droit d’opérer dans la zone de pêche maritime artisanale », a fait savoir Pierre Mpandou, ajoutant que cette mesure permet d’éviter des conflits. À noter que la filière de la pêche fait partie des secteurs à fort potentiel économique inscrits dans le PND agricole. Elle est considérée au Congo comme le principal pilier de la croissance et de la diversification de l’économie.

 

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Le DEP Pierre Mpandou/Adiac

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