Constantin Tombet-Moupegnou : l’entrepreneuriat, une clé pour le développement

Samedi 18 Janvier 2014 - 8:45

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Âge : 39 ans
Statut civil : célibataire

Diplôme(s) : Master en management et stratégies des entreprises, doctorat en entrepreneuriat (en cours)
Société : Carrefour jeunesse-emploi Bourassa-Sauvé
Date d’intégration dans la société : 2009
Nombre de salariés : 25

Son parcours, son action et sa conviction ne laissent pas indifférents. Pour preuve, Constantin Tombet-Moupegnou a déjà fait l’objet de plusieurs reportages pour la télévision et la presse écrite française ainsi que pour la radio canadienne. Car Constantin est non seulement un bel exemple de réussite personnelle, mais il est aussi à l’origine de plusieurs dizaines d’autres. Son métier depuis presque cinq ans : agent de développement en entrepreneuriat au Carrefour jeunesse emploi du quartier Henri-Bourassa à Montréal. En d’autres mots, il est spécialiste en création d’entreprises, accompagne les sociétés naissantes à la croissance et agit comme mentor pour les jeunes entrepreneurs.

Constantin Tombet-Moupegnou est né à Brazzaville, il y a grandi avec sa famille et s’est dirigé vers des études en sciences agricoles. En 1996, lui et les siens quittent le Congo pour la France. Il y poursuit ses études en gestion et ses expériences professionnelles. Sa soif de liberté et de nouveautés le mènent ensuite à Montréal, où il dit avoir été très bien accueilli. « Quand je suis arrivé ici, je suis tombé sous le charme de Montréal, j’ai été fasciné par l’ouverture : ici tout le monde se tutoie, et le multiculturalisme. On retrouve toutes les cultures dans les entreprises. Cette beauté, ce brassage culturel m’ont poussé à m’établir », explique-t-il. Ici, « Il n’y a pas de murs entre les gens, je fréquente très simplement le maire de mon arrondissement et les députés. »

Que fait-il de ses origines congolaises ? Ce professionnel dynamique et ouvert se réfère à la sagesse du philosophe François Julien et l’applique en restant fidèle à ce qu'il est : « Ma culture, c’est mon essence, j’’y puise un certain nombre de choses. François Julien défend l’écart et l’altérité, il conseille de sortir de sa culture, d'aller vers les autres, et c’est ce que je fais au quotidien, car j’ai besoin de m’enrichir et également de montrer qui je suis. »

Démystifier l’entrepreneuriat, lutter contre le chômage, le décrochage scolaire et le banditisme

Constantin travaille dans un quartier difficile de Montréal. Depuis cinq ans, il a contribué à la création de plus 80 entreprises, soit de plus de 80 emplois jeunes, qui eux même vont recruter : « Ces 80 jeunes qui auraient pu être tentés de toucher à la drogue, au banditisme ou tout simplement à l’oisiveté sortiront des statistiques du chômage. Avec nos ressources, nous pouvons faire tout aussi bien au Congo, on peut s’en inspirer, surtout dans les quartiers difficiles. Je lance un appel à une réflexion sur l’entrepreneuriat comme une porte de sortie pour la pauvreté matérielle, psychologique et intellectuelle (…) Le Congo a beaucoup de richesses naturelles et humaines. Si on fédère nos efforts dans ce sens, nous pourrons faire de belles choses pour notre pays. Mon message : entreprendre. Cela suppose des moyens, mais aussi une idéologie, une vision, une stratégie, des objectifs. Dans ce sens, je peux aider dans la réflexion, innover. » Pour Constantin, l’entrepreneuriat est accessible à tous et constitue une valeur sûre pour l’avenir, car il est un moyen d’intégration sociale et économique. Et sa démonstration fait preuve de bon sens.

Morgane de Capèle