Construction des sauts-de-mouton : l’utilisation des fonds alloués bientôt soumise à un audit

Samedi 8 Février 2020 - 18:28

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Où en est-on avec l’exécution des sauts-de-mouton dans la ville-province de Kinshasa ? Une question qui taraude bien des esprits à l'heure actuelle où rouler devient un casse-tête pour des automobilistes obligés de passer de longues heures d’attente pour cause d’embouteillage.

La présence de ces ouvrages sur les sites choisis, non seulement rétrécit la voie mais en plus perturbe le trafic à plusieurs endroits au grand désarroi des usagers. Sous la chaleur accablante, les Kinois, particulièrement ceux de la périphérie est, forcés à faire le pied afin de contourner l’infortune à laquelle leur soumettent des chantiers à l’arrêt de sauts-de-mouton, bannissent chaque jour les exécutants desdits travaux. Plus l’ouvrage traîne à être livré, plus la colère gagne les esprits. Une scène qui peut être dupliquée à loisir dans la ville, un peu partout où s’érigent ces fameux ouvrages inscrits dans le programme intérimaire de cent jours de l’ère Fatshi.

La construction de ces infrastructures censées désengorger le trafic sur les routes embouteillées de la capitale tendent à devenir plutôt une source de tension pour les usagers de la route. Le premier site devrait être ouvert au public fin juillet ou tout au plus tard début août 2019, la durée des travaux étant de trois à quatre mois. A ce jour, on est bien au-delà des délais requis. Pour l’heure, seul le saut-de-mouton de Kinsuka Pompage, dont les travaux ont débuté en avril 2019, est arrivé à terme, à en croire le directeur général de l'Office de voirie et drainage.

Entre-temps, les spéculations vont bon train autour du niveau d’exécution desdits travaux, mais aussi sur la gestion des fonds alloués aux entreprises sélectionnées. Difficile, à l’heure actuelle, d’émettre une appréciation technique du taux d’exécution en dehors d’un audit fiable censé retracer le budget mis à la disposition des entreprises chargées de travaux. L’on comprend aisément que les taux avancés - 30% pour les uns et 70% pour les autres - procèdent plus de la polémique politicienne que d’une quête de vérité. C’est aux fins de couper court à ce qui relève de la pure spéculation que le chef de l‘Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a décidé de la mise en place d'un audit sur l’utilisation des fonds alloués pour la construction des sauts-de-mouton à Kinshasa.

C’est ce qui ressort, parmi les points inscrits à l’ordre du jour, de la vingtième réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée le vendredi 7 février à la Cité de l'Union africaine (UA). Alors qu’il avait reçu les assurances nécessaires des responsables des différents chantiers quant au respect de la durée des travaux à la suite de son passage en juillet 2019 sur les différents sites, il s’avère que les convictions  des techniciens n’ont pas été suivies d‘effets sur le terrain. Moralité : tout semble aujourd’hui reposer sur les épaules du chef de l'Etat devenu la cible d’une opinion critique en lieu et place des maîtres d’ouvrage qui, pourtant, devraient être en première ligne pour se justifier. Félix Tshisekedi a promis d’effectuer une prochaine descente dans les différents chantiers de construction des sauts-de-mouton dès son retour d’Addis-Abeba où il prendra part au trente-troisième sommet de l'Union africaine.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le taux d'exécution des sauts-de-mouton, selon l'UDPS, serait de 30% seulement

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