Contentieux de la Fédération de judo : la CCAS se prononcera le 10 mai prochain

Lundi 5 Mai 2014 - 15:15

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La Fédération congolaise de judo et disciplines associées (Fécojuda) et la ligue de Brazzaville sont à couteaux tirés sur bien des affaires. Pour en découdre, les deux entités attendront la sentence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport (CCAS) prévue dans cinq jours

Dans la matinée du 3 mai, la configuration interne du Palais de justice de Brazzaville laissait entrevoir une crise au sein de la famille congolaise de judo. Les judokas acquis à la cause de la Fécojuda étaient, en effet, installés dans le côté opposé de ceux alliés à la ligue départementale. Une position inconciliable qui donnait à croire que le divorce était consommé entre les partisans des deux camps. Les juges de la CCAS ont alors fait leur entrée pour tirer la situation au clair. Ainsi, l’audience a été ouverte pour un procès marathon chargé de quatre affaires contre la Fédération congolaise de la discipline qu’il fallait analyser et mettre en délibéré le jour même.

Première affaire…

La ligue de Brazzaville a recouru à la CCAS pour obtenir l’annulation de la suspension que lui avait infligée la Fécojuda le 10 février dernier. Une sanction qui n’avait pas sa raison d’être parce qu’illégale et irrégulière, à en croire l’avocat de la ligue, Me Rigobert Banzani. « Le président de la fédération avait unilatéralement pris cette décision en lieu et place du bureau exécutif ou du conseil fédéral pour une raison, qui d’ailleurs, n’en est pas une », a-t-il fait savoir. Ainsi, l’annulation de cette sanction s’impose. Par conséquent, la Fédération devrait indemniser la partie lésée en guise de réparation du préjudice causé, selon Me Rigobert Banzani.

Suivant le principe du contradictoire, l’avocat de la Fédération, Me Ludovic Essou, n’a pas entendu son contradicteur de cette oreille. Il estime que la suspension doit être maintenue pour corriger les dérapages de la ligue. Celle-ci, selon Me Essou, a organisé le conseil départemental avant de faciliter les affiliations sans aviser la Fécojuda. L’acte est considéré comme une insoumission aux décisions de la Fédération, chargée de réguler la pratique de la discipline sur toute l’étendue du territoire national. « La sanction de la Fédération visait à rétablir l’ordre. (…) L’indemnisation exigée par la partie adverse est incongrue », a déclaré l’avocat.

Deuxième affaire…       

Le litige a opposé le judo club Dragon à la Fécojuda. Celle-ci est accusée de n’avoir pas accordé l’affiliation non seulement à ce club qui la poursuit mais aussi à plusieurs autres clubs alors que la demande a été adressée il y a près de quatre ans. Sur près de 29 clubs demandeurs, seuls quatre ont obtenu l’affiliation à la Fédération. Les 25 autres n’ont pas eu gain de cause alors qu’ils estiment remplir tous les critères d’affiliation. À ce sujet, les mêmes avocats se sont à nouveau contredits. « La Fédération ne peut pas accorder une affiliation aux clubs fictifs comme il en est le cas parmi ces 29 clubs », a souligné Me Ludovic Essou. « Monsieur le président, mesdames et messieurs de la Chambre, j’ai mis à votre disposition un bordereau des clubs avec tous les critères d’affiliation qu’ils remplissent », a répliqué Me Rigobert Banzani. En attendant la sentence, la CCAS a pris acte de leurs plaidoiries.

Troisième affaire…

C’est encore la Fédération qui était mise en cause par Me Françis Ata Assiokaka. Ce dernier a demandé l’annulation de sa suspension ainsi que de celles des maitres : Franck Wamba, Stephi Monapi, Pea Botsoma et Roland Oyama. Ils sont tous accusés par la Fécojuda d’avoir perturbé le conseil fédéral du 16 février 2014 avec des armes à feu et blanches, souligne la décision n°003/FECOJUDA/SG/CCV/2014. L’avocat des présumés coupables de cet acte, Me Rigobert Banzani, a demandé les preuves de l’accusation sans les obtenir.

La position de la CCAS

La Chambre a rassuré les deux parties de l’objectivité avec laquelle les quatre affaires mises en délibéré seront tranchées. « La CCAS rendra toujours des décisions correctes sans porter entorse au droit tel qu’il est écrit noir sur blanc ainsi qu’à vos statuts et règlements intérieurs », a déclaré le procureur Corneille Moukala-Moukoko, président de la CCAS. En attendant, il a demandé à la Fédération d’insérer au dossier les procès-verbaux des travaux du bureau exécutif ou du conseil fédéral au cours desquels les décisions de suspension ont été entérinées. Ce sera une manière pour la Fédération de prouver que ces sanctions n’ont pas été prises unilatéralement par le président de la structure comme l’a démontré Me Rigobert Banzani.

 

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

La CCAS mettant en délibéré les quatre affaires crédit photo Adiac