Continuité

En se prononçant dimanche pour Denis Sassou N'Guesso à une large majorité, le peuple congolais a choisi de façon claire la voie de la continuité. Considérant les progrès accomplis dans les quinze dernières années et ceux qui restent à accomplir sur la voie du développement durable, de l'émergence, il a affirmé sa volonté de ne pas dévier d'un pouce sur la voie qu'il avait choisie au lendemain de la guerre civile. Et en agissant ainsi il a fait preuve, à nos yeux en tout cas, d'une maturité qui devrait lui permettre de nouvelles avancées dans les cinq années à venir.

Il n'est pas inutile de rappeler, à ce propos, que les défis à relever durant ce quinquennat sont tout aussi grands, sinon même plus, que ceux des deux septennats précédents. Alors, en effet, que les infrastructures sont en cours d'achèvement sur toute l'étendue du territoire le principal obstacle que nous allons devoir franchir est celui de formation des hommes et des femmes.

À quoi serviraient, par exemple, les routes qui relient Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso et autres grandes ou petites cités si l'agriculture n'est pas modernisée et les agriculteurs instruits ? À quoi serviraient les douze hôpitaux de référence en cours de construction si le personnel médical capable de les faire vivre n’est pas formé ? À quoi serviraient les écoles, les lycées, les instituts techniques qui fleurissent dans tous les départements si les enseignants n'ont pas les connaissances nécessaires pour accompagner les nouvelles générations dans leur longue marche vers l'âge adulte ?

Ne nous faisons pas d'illusions : aucun de ces progrès ne serait possible si l'Etat n'est pas lui-même stable, organisé, tendu vers la réalisation de ces objectifs. Et c'est bien pourquoi la voie de la continuité choisie dimanche par le peuple congolais apparait comme la meilleure. Le temps de la déception passé, ceux et celles qui avaient soutenu la candidature de l'un ou l'autre candidat à l'élection présidentielle ne manqueront pas de partager ce point de vue.

Ajoutons simplement, pour conclure provisoirement sur le sujet, que la tâche à laquelle va devoir s'atteler le premier président de la nouvelle République est une fois de plus immense.