Convaincre

Plus les jours passent plus les observateurs de la scène politique congolaise se demandent si les citoyens se rendront en masse le jour venu dans les bureaux de vote ou si, au contraire, la majorité d’entre eux boudera les deux scrutins législatif et local. Faute de sondages crédibles il est impossible, en effet, de dire aujourd’hui  quel est, quel sera le degré de mobilisation du corps électoral. D’où l’incertitude qui règne sur toute l’étendue du territoire concernant le taux de participation et le niveau de l’abstention ou du vote blanc.

Nous ne cessons de le dire et de l’écrire ici même depuis des semaines : le véritable enjeu de la double échéance électorale qui approche réside dans l’engouement, ou dans l’apathie du corps électoral. Si le premier l’emporte la preuve sera faite de façon irréfutable que le Congo est devenu une vraie démocratie ; mais si la seconde prend le dessus, alors effectivement il conviendra de s’interroger sur l’attachement des citoyens et des citoyennes congolais au mode de gouvernance qui leur confère un pouvoir essentiel auquel visiblement ils n’adhèrent pas.

Vue depuis le poste d’observation que nous occupons au sein de la société civile, nous journalistes, la classe politique congolaise n’a toujours pas pris la juste mesure du défi qui lui est ainsi lancé. Certes elle discute, disserte, débat à perte de vue en s’efforçant de capter l’attention des médias, mais l’on ne sent guère sa présence là où se jouera cette partie décisive pour la Nouvelle République. Si bien qu’à un peu plus de deux semaines de l’échéance, la scène politique apparait étonnamment vide dans les circonscriptions.

Alors que l’afflux des candidatures dans tous les départements laisse entrevoir des changements majeurs au sein de la majorité comme de l’opposition ce vide – car c’est bien d’un vide qu’il s’agit – risque de décrédibiliser  les résultats de la double élection qui approche. Quelle serait en effet la représentativité des futurs députés et élus locaux si la majorité d’entre eux sont élus au final par moins de la moitié des électeurs ?

Il reste très peu de temps pour convaincre les citoyens et les citoyennes de se rendre aux urnes. Mieux vaudrait s’en préoccuper avant qu’il soit trop tard.