Coopération Congo/EDF : le partenariat passe à la seconde étape

Mercredi 9 Avril 2014 - 20:30

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Dans le cadre du contrat de prestation de service conclu entre le Congo et Électricité de France (EDF) pour le compte de la Société nationale d’électricité (SNE), la mission EDF au Congo achève l’étape des études. Reste maintenant à se concentrer sur la partie financière, en rassemblant les financements

Durant 228 jours, quatre expatriés ont travaillé au sein de la SNE en binôme, aidés d’autres experts, dans le souci d’améliorer les performances de la SNE  et de contribuer durablement à la structuration du secteur électrique congolais.

Après six mois, il ressort du bilan, du côté institutionnel, que sur les neuf missions assignées, trois n’ont pas encore été réalisées ; six autres sont pour certaines finalisées et d’autres sont en cours.

Le volet formation avance normalement avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD). Sur le plan financier, l’État a honoré ses engagements pour démarrer le contrat, malgré un problème dans la mise en œuvre des investissements.

Des améliorations ont été constatées dans le transport de l’électricité au niveau des déclencheurs généraux, du portefeuille commercial et dans la lutte contre la fraude.

Selon la SNE, tous les aspects (distribution, transport, commercialisation, formation) ont été touchés à travers les différentes missions réalisées. Une cellule conjointe de suivi du partenariat a été mise en place, des dispositions prises ; cinq indicateurs permettant d’évaluer le partenariat ont été identifiés.

Selon EDF, l’année 2015 sera consacrée aux résultats de cette histoire qui a démarré depuis deux ans.

« Nous sommes ici pour réduire les pertes commerciales, car une société d’électricité ne peut pas être viable si ses clients ne payent pas. Parallèlement, il faut que le client sente une amélioration dans la qualité de la fourniture en électricité », a déclaré le chef de mission EDF, Claude Hartmann.

Les problèmes détectés

S’agissant des changements en matière de production et de transport, les experts évoquent la fin des délestages quotidiens grâce aux échanges entre divers partenaires. Un travail d’essai est en cours.

Un pourcentage élevé de perte technique et de factures impayées a été constaté, d’où un gros potentiel d’amélioration pouvant représenter plusieurs dizaines de milliards FCFA. EDF et la SNE ont travaillé sur la diminution du nombre de clients au forfait. Un travail de spécification et de commande de compteurs est entrepris pour les éliminer définitivement.

Autre problème : la détection de fraudes et d’anomalies qui représente un deuxième levier fort pour assainir la situation de la distribution. Le nombre de fraudes a été multiplié par trois. EDF et la SNE travaillent aussi à trouver des leviers concernant le taux d’impayés qui représentent 120 milliards FCFA de manque à gagner à la fin 2013.

Par ailleurs, la maintenance nécessite un schéma directeur à long terme. Du côté du transport, le plan de protection doit être revu en urgence et certains pylônes doivent être changés. Il est aussi question d’étendre le répartiteur national de Djiri qui ne couvre pas tous les postes alors qu’il devrait gérer l’ensemble des réseaux. En matière de distribution, il y a nécessité de renforcer les réseaux de Brazzaville et de Pointe-Noire.

« Nous voulons aujourd’hui moins de délestages, des dépannages réactifs, de l’anticipation, des clients satisfaits qui payent leur électricité et une nouvelle proximité pour la SNE », ont résumé ED et la SNE.

Quelques points d’alerte ont été signalés : la fluidité des investissements, des outils de coordination à mettre en place, par exemple ; la pose des compteurs qui tarde.

Des investissements à la hauteur de la croissance

Au-delà des investissements urgents se pose la question de la croissance. Le Congo se développe si rapidement que les travaux d’urgence doivent être réactualisés en augmentation. Par ailleurs, outre la question du peu de communication à travers les médias, le manque d’ingénieurs est inquiétant et il faut le combler.

EDF souhaite que les investissements préconisés se fassent le plus vite possible pour bénéficier des effets, car cela serait une réussite pour tous. À cet égard, le représentant du ministère des Finances s’est montré rassurant quant à la réussite du pari.

« EDF n’est pas arrivée au Congo avec toutes les solutions en poche et pour régler tous les problèmes d’un coup de baguette magique en six mois. C’est un travail à moyen et long terme », a conclu le ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique, Henri Ossebi.

La restitution des six mois du bilan du contrat de service s’est déroulée le 9 avril en présence des représentants du ministère des Finances, des partenaires sociaux de la SNE, des experts et du directoire politique d’EDF, du directeur de l’AFD, des directions sous tutelle du ministère de l’Énergie. Le débriefing institutionnel a été conduit par le ministre Henri Ossebi.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

La réunion de restitution (© Adiac).