Coopération : la France annonce la signature de plusieurs conventions avec le Congo

Dimanche 15 Juillet 2018 - 19:53

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À la faveur d’un dîner offert en sa résidence pour célébrer la fête nationale française, l’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, est revenu sur le renforcement des liens d’amitié et de coopération entre les deux pays, tout en mentionnant les étapes qui permettront au Congo de surmonter les difficultés auxquelles il est confronté actuellement.

En présence des membres du gouvernement conduits par le ministre d’Etat, ministre de l'Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Henri Djombo, des diplomates accrédités au Congo, des dirigeants des partis politiques et autres invités, Bertrand Cohery s’est dit d’abord satisfait des relations d’amitié et de coopération entre la France et le Congo.

Si la cérémonie est apparue comme la simple satisfaction d’une tradition datant de plusieurs années, la célébration de la fête du 14 juillet à Brazzaville a permis à l’ambassadeur de France de revenir sur diverses questions aussi variées que l’économie et les entreprises, l’avenir de la jeunesse congolaise, l’éducation, la paix et la sécurité, etc.

Dans la foulée, il a annoncé la signature bientôt avec le ministère des Finances de trois conventions « importantes », notamment sur la relance de la filière agricole, le paysage Forêt Nord-Congo et la protection sociale pour un montant total d’engagements de près de vingt-cinq millions d’euros. La quatrième convention, conjointement avec l’Union européenne, concernera l’aménagement du Port autonome de Pointe-Noire, pour un montant total de cent millions d’euros dont trente millions en délégation de Bruxelles.

« La France reste aux côtés du Congo pour l’aider à surmonter les difficultés, pour l’épauler dans la mise en œuvre des réformes nécessaires, pour l’encourager dans la résolution des tensions intérieures et pour contribuer à l’émergence d’une nouvelle génération d’actrices et d’acteurs indispensables à la construction de l’avenir du pays », a assuré le diplomate français. Son pays, a-t-il dit, n’a cessé « d’être à l’œuvre pour que la relation bilatérale reprenne un cours plus fluide ».

Différentes étapes pour surmonter la crise…

S’agissant des différentes étapes qui permettront au Congo de surmonter les difficultés actuelles, Bertrand Cochery a cité la conclusion des négociations avec le Fonds monétaire international. Sur le plan politique, il a parlé de l’aboutissement du processus de retour à la paix dans le département du Pool, conformément à l’accord du 23 décembre dernier. « Nous saluons à leur juste valeur les récentes décisions de justice qui ont conduit à la remise en liberté de quelques ninjas, étant entendu que seul le règlement du statut judiciaire du pasteur Ntoumi permettra de s’engager avec les Nations unies dans la mise en œuvre d’un cadre de désarmement-démobilisation-réinsertion ».

Sur le chapitre de l’économie et des entreprises, l’ambassadeur a rappelé ses différentes interventions pour attirer l’attention du gouvernement « sur les menaces que les actes de mauvaise gouvernance, les contrôles et contentieux abusifs, font peser sur l’avenir du tissu économique du pays et sur l’emploi ». Ces dérives, a-t-il poursuivi, « nuisent à l’attractivité du pays, du moins pour ceux qui ont une certaine éthique de l’entreprise, des affaires et de la responsabilité sociale et environnementale ».

À cet égard, Bertrand Cochery a remercié ceux qui, dans l’entourage du chef de l’Etat ou du Premier ministre, ont permis « de résoudre des situations difficiles ». Précisant qu’ « il reste beaucoup à faire ». Mais il se dit « confiant dans la volonté de ceux qui s’inscrivent dans l’esprit du discours du 30 décembre 2017 du président Denis Sassou N’Guesso ».

Auprès des chefs d’entreprise français, le diplomate a réitéré son engagement et celui de ses services « pour la défense de leurs intérêts ». Il reste persuadé que les entreprises françaises, par leur savoir-faire, leur expérience, leur expertise, sont un atout déterminant pour la diversification de l’économie et pour l’éclosion d’une nouvelle génération de femmes et d’hommes entrepreneurs au Congo.

Pour l’ambassadeur, « il n’est d’amitié sincère qui n’exige de vigilance et de persévérance. Cette persévérance se manifeste par la continuité de nos appuis dont certaines réalisations récentes ont apporté la plus belle preuve ».

En premier, il a parlé du « chef d’œuvre » que constitue la route de la corniche inaugurée le 15 juin dernier. Au titre des enjeux de l’environnement, il a cité la signature récente de la convention sur la facilité Adapt’Action, qui permettra « de renforcer les capacités  du ministère du Tourisme et de l’environnement, y compris pour le pilotage du Fonds bleu pour le bassin du Congo ».

Construire l’avenir du Congo par sa jeunesse

« Construire l’avenir du Congo par sa jeunesse et pour sa jeunesse, c’est cela aussi le sens de la fraternité », a estimé l’ambassadeur, indiquant que l’action en faveur de la jeunesse sera « le fil conducteur de l’engagement de la France pour l’année à venir et au-delà ».

« La jeunesse congolaise a les mêmes aspirations et nourrit les même rêves et les mêmes espoirs que celles des autres, parce qu’elle est confrontée aux mêmes défis, parce qu’elle vit dans le même présent. Le moment est venu de faire fond sur ce travail, pour que cette génération consciente devienne une génération confiante », a-t-il martelé.

De par sa force, son âge et sa fougue, on dit de la jeunesse qu’elle est l’avenir, l’espérance pour la communauté. Dans ce cadre, Bertrand Cochery estime qu’il faut agir dans quatre directions complémentaires : l’éducation, l’entreprise, la solidarité ainsi que les initiatives de terrain et la culture.

Pour cette fête du 14 juillet, fête nationale de la France, l’ambassadeur a appelé au rassemblement dont son pays, l’Europe et l’Afrique en ont besoin. « Dans un monde de rupture, de conflits et de naufrages, il est plus que jamais nécessaire de nous rassembler dans ce que porte d’universel la devise de la République : liberté, égalité, fraternité », a-t-il exhorté.

Face au drame sur la Méditerranée et la tragique situation des migrants, il en a appelé à la solidarité de tous, déclarant que «  l’Europe ne peut être qu’une Europe des solidarités. Sur son territoire comme à l’extérieur de ses frontières, et en premier lieu sur le continent africain ».

Parlant de l’Afrique, l’ambassadeur pense qu’elle est « le continent sans lequel aucun des problèmes cruciaux de notre temps ne trouvera d’issue qu’il s’agisse de la paix, de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, du développement, de l’avenir de la jeunesse, du sens de notre siècle et de son humanité ». Ajoutant:« Notre horizon, à nous Européens et Français, je le dis avec conviction, c’est l’Afrique, et ici, le Congo ».

L’actualité oblige, l’ambassadeur n’a pas manqué d’évoquer le Mondial de football en Russie avec l’équipe de France, championne du monde, une équipe qui, d’après lui est au-delà « des différences fondées sur la couleur de peau ou sur de prétendues classifications raciales ».

Avant de clore son propos, l’ambassadeur a rendu hommage à  Henry Ouabelosso, maître d’hôtel à la Case de Gaulle, décédé en juin dernier.

 

 

 

Yvette Reine Nzaba

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