Coopération : le Vatican et l’Italie encouragent les efforts de normalisation en Libye

Mardi 10 Janvier 2017 - 17:53

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L’Ambassade italienne à Tripoli a ré-ouvert ses portes lundi.

Ramener la paix en Libye à tout prix. Avec des motivations sans doute différentes, la diplomatie s’est brusquement mise en mouvement autour de la Libye. Alors que la diplomatie congolaise annonce un sommet africain à Brazzaville, le 25 janvier, l’Italie a elle aussi décidé de passer le turbo sur Libye. Les Africains doivent, pour reprendre l’expression du ministre Jean-Claude Gakosso, « se retrousser les manches ». Car la Libye n’a cessé de se déliter depuis que les Occidentaux ont ignoré les avertissements de l’Union africaine en 2011, et intensifié les bombardements contre ce pays. L’assassinat final du colonel Kadhafi avait fini par installer le chaos.

Il y va donc de la cohésion africaine. Ressouder la Libye et amener les trois factions signataires de l’accord de paix de décembre 2015 à passer, enfin, à la phase de mise en pratique de ses résolutions. Réunifier les armées qui se font la guerre. Ramener les centres de décision à Tripoli, reconnue enfin unique capitale du pays. Mettre en place et donner plus de crédibilité au gouvernement d’union : les étapes, à mettre en œuvre ou à compléter sont nombreuses. Mais l’Afrique veut y croire. L’Italie et le Vatican l’y encouragent.

Pour l’Italie, l’intérêt de voir rapidement se réaliser une stabilisation de la Libye réside aussi dans l’espoir des effets induits sur les flux migratoires. C’est par la Libye que sont passés les plus de 300.000 migrants qui ont pris Lampedusa, île de Sicile, comme point de mire cette année dans leur tentative d’entrer en Europe. L’entreprise a coûté la vie à plus de 5000 clandestins, en majorité des Africains, noyés en mer. Lundi, le nouveau ministre italien de l’Intérieur Marco Minniti, est allé rencontrer à Tripoli le président du Conseil Falez Mustafa Al Serraj.

Il s’y est aussi entretenu avec le ministre libyen des Affaires étrangeres et d’autres plénipotentiaires. Signe du volontarisme de Rome sur ce dossier, toujours lundi, l’Italie a réinstallé un ambassadeur à Tripoli et ré-ouvert son ambassade. L’Italie avait été la dernière des nations occidentales à quitter la Libye ; elle est la première à y revenir. « Un signal très important d'amitié envers tout le peuple libyen et un signal fort de confiance dans le processus de stabilisation de ce pays », a souligné la Farnesina, le ministère italien des Affaires étrangères.

Recevant les diplomates au Vatican pour la cérémonie de présentation des vœux, lundi, le pape François avait souhaité « la pleine mise en pratique des accords destinés à rétablir la paix en Libye, où il est plus qu’urgent de surmonter les divisions de ces années ». L’Italie annonce une nouvelle phase de coopération avec la Libye. L’Afrique reprend en main un dossier dont l’avait dessaisi l’aventurisme de Nicolas Sarkozy : la Libye va renaître de la mise en commun des bonnes volontés de part et d’autre de la Mer Méditerranée.

Lucien Mpama

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