Coopération : l'Italie, futur acteur important en Afrique ?

Vendredi 21 Décembre 2018 - 13:48

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Rome semble de plus en plus soucieuse de revenir sur le continent car elle paie le prix de sa longue absence, face  à l'installation rassurante de la Chine.

Le directeur de l'Institut d'études internationales de Rome, Nicola Pedde, spécialiste de l'Afrique, explique que la politique italienne dans le continent a toujours manqué de stabilité et d'approche systémique des intérêts nationaux de l'Italie tant sur les questions économiques que politiques. Selon lui, '' l'Italie paie le prix de sa longue absence en Afrique, elle essaie de revenir dans la région mais, elle n'est plus le partenaire privilégié qu'elle était dans les années 1960-1970. Aujourd'hui, le pays doit rivaliser avec des acteurs beaucoup plus compétitifs''.

Nicola Pedde ajoute que les intérêts de la France et de l'Italie risquaient d'entrer en concurrence en Afrique du nord. ''Nous y avons aussi des adversaires plus redoutables que la France, notamment la Chine et, surtout, cette rivalité se manifeste en matière d'infrastructures. Par ailleurs, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ne cessent d'investir dans l'est de l'Afrique, région qui représente le plus grand intérêt pour l'Italie'', précise t-il, sans oublier la zone du golfe, notamment pour la Somalie, où la rivalité entre l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar est évidente.

Il note que ''chacun de ces pays poursuit un objectif bien déterminé. Ils savent ce qu'ils veulent obtenir en Afrique dans les vingt à trente ans à venir. Alors que l'Italie n'a toujours pas décidé ce qu'elle voulait. Elle est plutôt à l'étape de l'évaluation de la situation, ce qui lui fait perdre des possibilités de développement. Par conséquent, l'Italie risque de devenir un acteur aussi insignifiant en Afrique que personne ne la considérera comme rivale'', déplore-t-il.

Évoquant l'arrivée de migrants, il est plutôt favorable à des rencontres bilatérales. ''Nous devons offrir plus de possibilités pour la croissance de l'économie africaine et l'apparition de postes de travail en Afrique. Et alors, les flots de migrants tariront. Il faut rendre possibles les investissements dans la région africaine et réaliser des projets conjoints sur le territoire africain avec des puissances telles que la Russie, la Chine et les États-Unis", souligne Nicola Pedde.

Noël N'dong

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