COP22 : la conférence de Marrakech parviendra-t-elle à vaincre la menace du changement climatique non maîtrisé ?

07-11-2016 10:45

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Dans un communiqué commun, la secrétaire  exécutive de la Conférence de l'ONU sur le changement  (CCNUCC), Patricia Espinosa, et le président de la COP22, Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération,  ont déclaré : “l'Humanité se souviendra du 4 novembre 2016 comme le jour où les pays du monde entier ont arrêté la marche vers une catastrophe climatique qui semblait inévitable et ont ouvert la voie à un avenir durable”.

Ils ont rappelé l’entrée en vigueur de l'Accord de Paris sur le changement climatique, le 4 novembre 2016, après “des négociations climatiques les plus complexes, complètes et sensibles jamais entreprises”. Cet accord constituera, selon eux, un tournant dans l'histoire de l’effort de l’humanité et matérialise la volonté politique, économique et sociale des gouvernements, des villes, des régions, des citoyens, des entreprises et des investisseurs de vaincre la menace qu’un changement climatique non maîtrisé représente pour la nature humaine.

Cette entrée en vigueur rapide est “le signal politique clair que les nations du monde entier sont engagées pour une action mondiale décisive contre le changement climatique”, selon eux. Ils pensent que la Ccnucc, qui se tiendra cette semaine à Marrakech, représente un nouveau départ pour la communauté internationale. “Ce sera un momento de se projeter vers l’avenir”. Le temps presse, compte tenu des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du changement climatique. “La réunion de Marrakech doit garder cette priorité en tête de ses préoccupations », soutiennent-ils.

Les difficultés d’atteinte de l’objectif d’un réchauffement en dessous de 2°C

Ils regrettent que le monde ne soit pas encore en voie d’atteindre l'objectif essentiel de l'Accord de Paris, qui est de limiter le réchauffement mondial en dessous de 2°C, et de se rapprocher autant que possible de l’objectif de 1,5°C, afin d’éviter un basculement climatique dangereux irréversible. “L’événement que nous célébrons aujourd’hui repose sur la certitude que les politiques, la technologie et les ressources financières allouées pour atteindre ces objectifs non seulement existent, mais font l’objet d’un déploiement sans précédent”, indique le communiqué.

On attend que la conférence de la COP22 de Marrakech accélère l’élaboration des règles de transparence et qu’elle voit emerger une feuille de route claire des pays développés pour la mobilisation de 100 milliards de dollars annuels d’ici 2020, pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement.

Selon les estimations de l’ONU, la concrétisation d’un développement durable nécessitera entre 5 et 7 milliards de dollars par an, une partie devant financer la transition vers une économie mondiale résiliente et sobre en carbone.  Afin de répondre à ces besoins en investissements, Patricia Espinosa et Salaheddine Mezouar entendent imaginer des mécanismes de financements innovants, avec des ambitions d’engagements des secteurs public et privé accrues. Pour eux, les   fondations de l'Accord de Paris sont solides.

Malgré l’accord de Paris, le monde se dirige vers un réchauffement de 3°C

Un article publié dans The Guardian est sceptique. L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris du 4 novembre n’empêchera pas un réchauffement accéléré des températures si l’on s’en tient aux engagements actuels. Selon le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les promesses faites en vue de la réduction des émissions de CO2 seront entravées par une hausse de température de 3°C au-dessus du niveau préindustriel, soit au-delà des 2°C de l’accord de Paris sur le climat qui vient d’entrer en vigueur.

Pour  le chef du PNUE, Erik Solheim, le monde « est sur la bonne voie » pour réduire les émissions de GES et lutter contre le changement climatique, mais des mesures urgentes doivent être prises pour éviter d’avoir recours à des réductions aussi drastiques des émissions à l’avenir.  Si nous n’agissons pas davantage aujourd’hui, nous pleurerons face à une tragédie humaine évitable », souligne-t-il et prévenant que les gens commenceraient à être déplacés par les effets du changement climatique, qui entraineraient des sècheresses, des famines, des maladies et des conflits. La migration de masse, comme conséquence du réchauffement climatique, est difficile à séparer des autres causes de migration, pourtant, elle risque de devenir un problème majeur, selon lui.

Pour la Nasa, l’année 2016 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée. Même si tous les gouvernements impliqués dans l’Accord de Paris ont fixé leurs propres objectifs à échelle nationale, ceux-ci ne sont pas juridiquement contraignants. Par ailleurs, certains pays ont mis en place des plans concrets pour mettre en œuvre leurs promesses.

1- Les signataires de l’accord de Paris se réunissent cette semaine à Marrakech pour étoffer certains aspects de l’Accord. Les plus optimistes espèrent que les pays présentent des plans d’action plus complets sur la manière dont ils vont réduire les émissions et que ceux qui n’ont pas encore ratifié l’accord le fassent au Maroc. 2- Personne n’a prévu d’annoncer de nouveaux objectifs à la hauteur de ce que le rapport du PNUE suggère. Les nations ont actuellement des objectifs nationaux pour réduire les émissions d’ici à 2020, fixés en 2009 lors d’un sommet de l’ONU à Copenhague, ainsi que les engagements pris à Paris qui s’appliquent de 2025 à 2030.
Noël Ndong

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