Corporation : les jeunes entrepreneurs du numérique veulent s’unir en association

Samedi 26 Août 2017 - 18:52

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Développeurs, designers, managers projets et autres spécialistes des métiers du numérique se sont convenu, vendredi à Brazzaville, de faire de l’Association des jeunes entrepreneurs du numérique du Congo (AJENC) un outil de promotion et de valorisation des métiers, en vue de contribuer efficacement à l’éclosion d’une véritable économie numérique au Congo. 

Créée en avril 2017, l'AJENC doit aller au-delà d’une association pour revêtir une compétence corporative. Si ce « digital Talk » organisé vendredi avec l’aide du Pnud a servi d’invite aux autres professionnels de rejoindre l’initiative, il a été surtout l’occasion de poser les jalons d’une vraie opportunité qu’offre une organisation de professionnels.

« Ensemble nous pourrons atteindre les défis qui se posent à nous. Les solutions à plusieurs inquiétudes que nous soulevons peuvent trouver des réponses si l'AJENC est mieux organisée et si nous parlons tous le même langage », a déclaré Biberic Gakegne Lokwa, manager projet à l’association.

L'AJENC voudrait, en effet, défendre les droits des développeurs et entrepreneurs du numérique pour que ceux-ci s’expriment davantage et gagnent mieux leur vie. Plusieurs défis se posent à ces jeunes dont l’écosystème du numérique au Congo offre à la fois d’opportunités mais aussi des difficultés à surmonter.

Malgré l’affluence de talents reconnus et l’existence d’incubateurs, le génie congolais peine à se libérer, même localement. « La plupart des applications que nous utilisons viennent d’ailleurs alors que nous avons des créateurs qui ont réalisé des produits magnifiques », a fait remarquer un développeur.

Plusieurs préjudices entérinent cet état de fait, ont évoqué la plupart d’entrepreneurs sur place. L’absence d’un espace de dialogue pour déceler ensemble les priorités relatives à l’ancrage de l’entreprenariat dans le numérique reste l’un des torts à corriger. Les start-up ont par ailleurs fustigé la cherté de l’Internet et l’absence de certaines lois qui doivent aider à l’éclosion de services online sécurisés et l’éclosion d’une vraie économie numérique.

Au cours de ce « digital Talk », les débats ont également porté sur l’ouverture des API par les opérateurs du mobile pour « permettre aux développeurs de gagner de l’argent ». Un sujet qui, à en croire plusieurs développeurs, devra regarder les autorités compétentes à l’instar du ministère en charge de l’Economie numérique.

Une API, (Application Programming Interface), est ce qui permet aux programmes de « parler » les uns aux autres et d’atteindre un public plus large. « Les API des opérateurs peuvent encore jouer un rôle pour débloquer la croissance des start-up. Il s’agit d’une fenêtre d’opportunité pour les opérateurs et les start-up, mais il peut ne pas durer », explique un développeur, soucieux de mieux exploiter son application.

Après Brazzaville, les managers de l’AJENC compte atteindre d’autres villes du pays pour fédérer développeurs et start-up autour de l’association. Le but est, souligne Biberic Gakegne Lokwa, « de comprendre les motivations des uns et des autres et de parvenir bientôt à une organisation corporative plus efficace pour valoriser les métiers ».

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

1- Les échanges pendant le Digital talk de l'AJENC 2- Biberic Lokwa au premier plan

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