Corruption : mille milliards de dollars versés en pots-de-vin chaque année

Jeudi 12 Décembre 2013 - 16:09

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La Banque africaine de développement (Bad) a fait état d'une ampleur inquiétante du phénomène dans le monde, et a appelé les décideurs africains à s'impliquer dans la lutte contre la pratique responsable de pertes énormes dans le continent africain.

Selon ses estimations, au moins 2600 milliards de dollars sont engloutis par la corruption, soit près de 5% du PIB mondial. Les conséquences sont, entre autres, le détournement des ressources importantes pour le continent africain, sans compter la mauvaise gouvernance et le développement des réseaux criminels. Cette situation devrait pousser obligatoirement à une mobilisation sans précédent de l’Afrique face à ce phénomène qui lui prive des ressources substantielles pour son développement. Au pire des cas, il contribue à la désarticulation de la prestation des services, et érode progressivement les institutions africaines. Il faut ainsi le combattre avec créativité, a estimé la Bad. Cela exige l’intervention indispensable des pouvoirs publics et de la société civile. Si aucun pays ne peut prétendre échapper au phénomène, il s’impose aux sociétés à des degrés différents. Et la Bad s’inquiète malheureusement du niveau de tolérance qu’il rencontre. Entretemps, la Bad en a profité pour réaffirmer sa détermination à faire aboutir sa politique de tolérance zéro, à travers le pilier lié à la gouvernance dans sa Stratégie décennale 2013-2022. Dans son plan d’action, elle a identifié une série d’objectifs à l’échelon sectoriel, national et régional. Elle reste convaincue que la lutte contre la corruption est également un maillon important de la lutte contre la pauvreté. Dans son analyse, la Bad s’est étendue quelque peu sur les circonstances favorables à la corruption. Il y a, notamment, les projets financés par les banques de développement internationales, pour la simple raison qu’ils sont perçus dans l’imaginaire comme des fonds venant de l’extérieur. Les contrats juteux autour des programmes d’infrastructures, par exemple, accentuent les craintes sur les pots-de-vins et autres malversations. Sous l’effet de la corruption, les fonds se volatilisent. C’est le projet qui s’en trouve bloqué ou est réalisé partiellement, avec des matériaux de mauvaise qualité.

Laurent Essolomwa