Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara maintient le suspense sur sa candidature en 2020

Mercredi 7 Août 2019 - 12:45

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À la veille du 59e anniversaire de l’indépendance de son pays célébré, le 7 août, l’actuel président ivoirien a, lors d’une interview à la télévision d’Etat, ni confirmé ni infirmé qu’il sera candidat à sa propre succession pour un troisième mandat.

« Je ferai savoir ma décision en 2020. (...) Je vais la prendre  au moment opportun et sur la base de ce que mon parti me dira de faire », a déclaré le chef de l’Etat, qui achève son deuxième mandat, après avoir été élu en 2010, puis réélu en 2015. « J’aurai 78 ans l’année prochaine, mes médecins me disent que je suis en parfaite santé », a-t-il ajouté, notant que son principal rival politique, l’ex-président Henri Konan Bédié, a « 10 ans de plus » que lui.

Tout en continuant à maintenir l’opinion dans l’attente angoissée au sujet de son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle, le président ivoirien a dit : « La Constitution me permet de faire deux autres mandats ». « Nous devrions réfléchir à ce que nous pouvons donner à notre pays au-delà d’un certain âge. (...) Je veux la stabilité de mon pays et la sécurité des Ivoiriens », a-t-il souligné, insistant sur son bilan économique flatteur.

Alassane Ouattara a notamment évoqué son bilan de huit ans de gouvernance : le développement économique sans précédent, la croissance à plus de 7%, les infrastructures ou encore l’accès à l’eau et l’électricité dans les petites communes et les villages.

Si le président n’a pas encore annoncé sa candidature pour le prochain scrutin présidentiel, la loi fondamentale adoptée en 2016 autorise plutôt deux mandats présidentiels, mais cette disposition est sujette à interprétation. De plus et à quatorze mois de l’échéance, cette présidentielle cristallise déjà le débat politique alors qu’en 2010 la contestation des résultats de l’élection avait débouché sur une crise majeure, qui avait fait trois mille morts.

Pour l’heure, les Ivoiriens craignent une nouvelle crise politique majeure. Les signes avant-coureurs sont d’ores et déjà visibles, comme en témoigne ce qui s’est passé l’an dernier, lorsque Henri Konan Bédié, qui dirige le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), avait rompu l’alliance de gouvernement qui l’unissait au parti présidentiel, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Depuis lors, ces deux camps sont désormais à couteaux tirés.

Du côté du troisième grand parti, le Front populaire ivoirien, plus n’est besoin de signaler qu’il espère le retour de son chef, Laurent Gbagbo (président de 2000 à 2010), résidant à Bruxelles, dans l’attente d’un éventuel appel de son procès devant la Cour pénale internationale, après son acquittement en première instance.

A l’instar de l’opposition ivoirienne et des organisations de la société civile, la formation politique de l’ancien président conteste également la réforme de la Commission électorale, adoptée le 30 juillet, un dossier jugé « bouclé » par Alassane Ouattara. Il a résolument annoncé, le 6 août dernier, qu’il allait « promulguer la loi ».

Des députés d’opposition ont déposé un premier recours contre cette loi devant le Conseil constitutionnel qui l’a rejeté.  « Nous sommes en démocratie, l’Assemblée nationale a voté, le Sénat a voté, il n’y a plus de discussions », a tranché le président.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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