Côte d’Ivoire : libération du ministre de la Défense Alain Richard Donwahi par des soldats mutins

Lundi 9 Janvier 2017 - 9:14

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Des soldats mutins ont libéré le ministre ivoirien de la Défense, Alain Richard Donwahi, après son arrestation qui a duré deux heures, à cause d’un malentendu sur la question salariale.

 

 

C’est dans la ville de Bouaké qu’Alain Richard Donwahi a été détenu par des soldats mutins, qui ont rejeté les conditions d’un accord annoncé par le président Alassane Ouattara à l’issue d’un conseil des ministres.

Le chef de l’Etat a avait déclaré avoir pris en compte les revendications concernant les salaires et les conditions de certains soldats et les avait exhorté à regagner leur caserne. « Je confirme que j'ai accepté de prendre en compte les exigences des soldats sur les primes et les meilleures conditions de travail », avait-il déclaré. Ajoutant : «  Je voudrais dire que cette façon de formuler des revendications n'est pas appropriée : elle ternit l'image de notre pays après tous nos efforts pour relancer l'économie ».

Non convaincus et pas satisfaits, les militaires avaient pris l’option de séquestrer leur ministre en charge de la Défense à Bouaké où il s’était rendu le 7 janvier. Certains militaires avaient d’ailleurs ouvert le feu, et avaient empêché Alain Richard Donwahi et sa délégation à quitter la ville. Ce mouvement d’humeur a commencé le 6 janvier à Bouaké, la 2ème ville la plus grande de Côte d’Ivoire, et s’était propagé jusqu'à Abidjan où les soldats avaient pris le QG de l’armée.

Les soldats mutins réclament des primes dites « Ecomog » composées d’une villa et de  5 millions de FCFA, qui leur sont dues depuis la crise post-conflit de 2011. Des tirs avaient également été entendus à Daloa et Korhogo, troisième et quatrième ville du pays. Le maire de Bouaké Nicolas Djibo a signalé le  retour au calme à Bouaké, le 8 janvier.

Contesté, y compris chez certains partisans du président Alassane Ouattara, le référendum qui a changé la constitution peut aussi être la raison de la mutinerie. La nomination d’un vice-Président  de la République ayant été perçue comme « la désignation d’un successeur autoproclamé ». Il est aussi question des législatives où le président aurait « poussé un certain nombre de ses ministres à se présenter à la députation pour réorganiser son pouvoir ». D’autres personnes attribuent la mutinerie à « la mise à l’écart de certains dignitaires de l’armée, à la déconsidération et au manque de reconnaissance ». Le vice-Président de Côte d’Ivoire sera nommé dans les prochains jours.

Noël Ndong

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