Couleurs de chez nous : Averda

Mardi 13 Juin 2017 - 11:13

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Une société de ramassage d’ordures et d’entretien des voiries urbaines. Le dire ici n’a rien de publicitaire. Il s’agit plutôt d’une dénonciation d’attitudes déviantes chez certains Congolais. Attitudes qui ne facilitent pas le travail de cette société. Mais, attitudes qui tendent à intégrer notre culture, notre mode de vie en société.

Sous nos latitudes, on a observé longtemps, et on observe toujours, cette culture de tout jeter dans la rue. Une culture « anti-poubelle » si ancrée que les rares citoyens qui optent pour le bon ordre sont taxés d’orgueilleux. «Alingi alakisa nini ? » Traduisez : « Que veut-il monter ? » Une menace verbale contre les bonnes pratiques.

En effet, avant l’arrivée d’Averda, les villes du Congo ont passé une longue période sans une seule société pour le ramassage d’ordures. Pas faute d’avoir essayé, car les rares expériences ont, toutes, fait long feu. Un autre chapitre. Hélas ! Mais l’absence des sociétés de salubrité a poussé chaque citoyen, à Brazzaville notamment, à déverser ses ordures ménagères dans la rue. Quand elle ne peut les garder dans sa parcelle, il les enfouit dans un coin.  Les riverains des grandes artères et avenues s’adonnent à cœur joie en profitant des caniveaux à découvert pour y déverser leurs déchets.

Les rues et avenues congolaises sont devenues de véritables décharges publiques à cause de l’inconscience des usagers, de leur ignorance parfois et pourquoi pas de l’incivisme. C’est avec allégresse qu’ils achèvent d’avaler un pot de yaourt pour le jeter ensuite sur la chaussée. Conducteurs comme passagers à bord, tous les usagers de la route ou presque agissent de la même manière.

Faites leur observer cet incivisme, et vous en aurez pour votre compte en guise de répartie qui vous laisse pantois. Mais depuis quelques temps, le refrain est connu et partagé : « Averda est là pour ça. Ses agents sont payés pour enlever les ordures, etc.»

Or, cette réponse, moins agressive peut-être, traduit la difficile intégration à la modernité et, voire, un problème de civilisation. Un comportement bien connu des gestionnaires des villes qui, souvent, voient leurs mesures foulées au pied. A Juste titre, un ancien maire de Brazzaville déclarait, lors de l’inauguration de l’avenue Marien-Ngouabi à Talangaï : « on ne confie pas les perles aux pourceaux.»

Il n’est pas rare de voir certaines personnes, au restaurant comme à la maison, manger et déposer os et arrêtes mâchés sur la table, se lever et s’en aller, laissant estomaqués les agents de service ou leurs propres épouses. Et que dire de leurs comportements dans les toilettes ? Demander aux personnes chargées de l’entretien des grands édifices. Leur rapport sera volumineux.

Van Francis Ntaloubi

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