Couleurs de chez nous. Klaxons

Jeudi 19 Décembre 2019 - 21:49

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Quand des comportements choquants sont souvent répétés sans être interpellés ou châtiés, ils finissent par s’ériger en normes. Tel est le cas de nombreuses déviances soulignées dans cette chronique, depuis environ deux ans, qui sont désormais inscrites comme des couleurs de chez nous. Donc, une marque de notre société. Les klaxons font partie de ce tableau noir.

En effet, parmi les facteurs ajoutant au vacarme et, pour bien dire, à la nuisance sonore, figurent ces klaxons intempestifs et sans raison. Dans les écoles de conduite automobile tout comme le code de la route, il est clairement défini les conditions pour klaxonner. Il en va des horaires des lieux.

Or, à Brazzaville et ailleurs dans le pays, klaxonner est sorti de son contexte. On le fait pour interpeller les passants ou les usagers de la route. On le fait pour rappeler à l’ordre d’autres automobilistes. On le fait pour alerter sur le danger. Mais, désormais, on le fait pour nuire.

Chez les jeunes, le klaxon permet d’attirer l’attention du public sur la moto ou la voiture qu’ils conduisent. On klaxonne pour faire sortir un ami ou une amie de sa maison afin de l’embarquer. Rien d’anormal car on le voit aussi ailleurs. L’erreur ici repose sur le fait de klaxonner en milieu non autorisé.

Cette pratique est si répandue que les citoyens deviennent « sourds » aux klaxons avec pour conséquence : les accidents constatés. En d’autres termes, certains accidents de route sont le résultat de la banalisation du klaxon. Parce que le klaxon a perdu tout son sens d’alerte au danger. Les jeunes ont pris l’habitude d’en faire un jeu si bien que les passants deviennent indifférents à tout klaxon.

Il en va du klaxon comme des sonneries. Certains particuliers n’osent plus bouger quand leur sonnerie retentit. Pourquoi ? Parce que des enfants se donnent le loisir d’aller appuyer continuellement sur ces instruments jusqu’à lasser les vigiles ou les résidents. Faute de supprimer ces sonneries, certaines personnes restent fixes dans leurs maisons alors que parfois la personne qui sonne n’a rien en commun avec les badauds du quartier. Pour éviter de renvoyer leurs visiteurs, certains individus avancent vers le portail et se renseignent à haute voix sur l’identité du visiteur.

Cette délinquance urbaine prend corps faute de sanction ou d’éducation. La vie en société est soumise aux règles et a ses exigences. Le fait de tolérer certains faits mineurs peut faire courir de grands risques aux citoyens. Car la grande délinquance tire sa substance de la petite. Nous évoquions ici l’usage des gyrophares et des sirènes par des particuliers alors qu’il s’agit d’une pratique réservée à une catégorie de véhicules. Sans en dire davantage, le constat dressé ici est une alerte sur certaines pratiques qui nourrissent l’insécurité en milieu urbain.

A suivre…

 

Van Francis Ntaloubi

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