Coupe africaine de la Confédération : AC Léopards arrache une qualification héroïque pour la phase de poules

Lundi 28 Avril 2014 - 17:34

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Les Fauves du Niari ont d’abord su courber l’échine 0-2 avant de jaillir lors des fatidiques épreuves des tirs aux buts, 5-4 pour faire la différence face à Medeama, le 27 avril au stade de Sekondi à Takoradi, en match retour du tour de cadrage 

L’Athlétic club Léopards de Dolisie entretient ainsi la tradition ces trois dernières années, en se qualifiant pour la troisième fois consécutive à la phase de poules d’une compétition africaine dans une atmosphère polluée. Après avoir passé le témoin la saison dernière au Club sportif Sfaxien de la Tunisie, les vainqueurs de la 9e édition de la C2 reviennent dans cette compétition avec l'intention de gagner leur deuxième titre continental lors de cette 11e édition. Ce qui pourrait être une consolation après l’élimination prématurée en Ligue des champions, le premier objectif que les Léopards s’étaient fixés. Et également la bonne nouvelle pour le football congolais qui a, d’office, sauvegardé son quota de quatre représentants grâce à la performance du club dolisien. Léopards a battu le record des clubs congolais en ce qui concerne la régularité en compétition africaine

Medeama SC : la déception

C’en est donc fini de la campagne africaine du représentant ghanéen. Battu à l’aller 0-2, le Medeama sporting club a réussi le plus dur : refaire tout son retard au terme du temps réglementaire en l’emportant sur un score de 2-0 au terme d’une rencontre qui a pris les allures d’un combat de boxe sur le ring. Il n’y avait rien eu de semblable au football puisque l’équipe a saisi l’avantage du terrain pour mobiliser tous les gangsters de la ville qui se sont dressés devant la délégation congolaise. Le comportement anti sportif, à la limite barbare, est un plat que les Ghanéens ont servi à la délégation accompagnant les Léopards à Takoradi au Ghana.

Comme de bons soldats, les Léopards avaient la patrie à défendre. Ils ont d’ailleurs tenu bon pendant la première période, contraignant leur adversaire à un résultat de zéro but partout. Au cours de cette manche, Micheal Kafui Helegbe manquait déjà un penalty à la 10e minute puis le gardien Lawrence Ngome de l’AC Léopards de Dolisie a sorti le grand jeu à la 18e et à la 22e minute pour enrayer les actions ghanéennes qui auraient pu faire mal aux Fauves du Niari. La forme qu’a étalée le gardien des Léopards, y compris la résistance de ses coéquipiers, les a exposés à des risques à la mi–temps.

Des joueurs des Léopards agressés à la mi-temps

Le gardien des Léopards y compris ses coéquipiers ont été agressés dans les vestiaires à la mi-temps. La bagarre étant déclenchée, ni le commissaire du match ni les 15 policiers qui mettaient de l’ordre dans un stade de plus de 25.000 places, n’ont pu l'arrêter.

Les joueurs des Léopards ont pu regagner l’aire de jeu où les attendaient les joueurs de Medeama, après plus de 22 minutes, largement au-delà du temps prévu selon le témoignage. Face à une telle perturbation de concentration, les Fauves du Niari ne pouvaient que rendre les armes dans le temps réglementaire. Les Léopards concèdent un but sur un deuxième penalty transformé cette fois-ci par le gardien de Medeama, Mohamed Muntiari à dix minutes de la fin, puis un deuxième quatre minutes plus tard. Un but surprenant selon les joueurs, obligés de témoigner parce que la presse congolaise n’a pas eu accès au stade. D’après les explications, le joueur des Léopards se tordait de douleur avant que son coéquipier ne sorte le ballon pour qu’on le soigne. Dans le football moderne, la notion du fair-play exige que l’équipe qui exécute la mise en jeu remette le ballon à l’adversaire. Au lieu de remettre le ballon à l’adversaire, Nathareil Ohede Asamoah a surpris l’équipe des Léopards d’une frappe qui échoue dans les filets. Le but est validé. Les Congolais se sont armés de courage pour poursuivre la partie, amenant leurs adversaires aux tirs aux buts. Comme à Sétif, Lawrence Ngomé a déployé tout son talent en enrayant deux buts après avoir transformé celui qui a qualifié les Fauves à la phase de poules. Tychique Ntela Kalema est le seul joueur des Léopards qui a manqué le penalty, retardant l’échéance à la deuxième série. Les joueurs de Medeama sont restés de longues minutes sur la pelouse au coup de sifflet final, car ils se sont heurtés aux Léopards de Rémy Ayayos Ikounga très courageux et plus expérimentés qu’eux. Les statistiques plaidaient déjà à l’avantage des Léopards. En cinq années de compétition africaine, AC Léopards n’a été éliminée qu'après avoir remporté la manche aller sur ce score de 2-0. 

La presse congolaise et les autres membres de la délégation pourchassés, brutalisés et agressés au stade de Sekondi

La délégation congolaise a vecu un séjour difficile à Takoradi, se heurtant à un public très hostile. L’équipe de Medeama affiche la volonté de combattre dès son arrivée le 25 avril à Takoradi, la troisième ville du Ghana. Les combats auraient dû commencer à l’aéroport, lorsque les Ghanéens décidèrent de contrôler tous les sacs des Congolais. La situation s’est empirée le 26 avril à l’heure à laquelle les Fauves du Niari tâtaient le terrain. Une bagarre a été déclenchée avant qu’ils ne parviennent à respecter le règlement des compétitions internationales qui autorise l’équipe adverse de faire la reconnaissance du terrain à la veille du match. Mais les conditions de travail n'étaient pas reglémentaires. Les gangsters mobilisés par l’équipe de Medeama se sont battus avec les joueurs des Léopards, blessant Bob Zenaba, l’un des joueurs régulièrement qualifié, tout prêt de l’œil. La presse congolaise qui avait pris le train des entraînements en retard n’a pas suivi la dernière séance d’entraînement de l’équipe. Les mêmes gangsters ont empêché les journalistes congolais d’accéder au stade, les obligeant à aller dormir alors qu’il était à peine 15h30. Pendant qu’ils étaient de retour à l’hôtel, les dirigeants de Medeama ont délégué à l’hôtel où étaient logés les accompagnateurs, une personne pour récupérer les clés à la réception puis fouiller derrière les bagages des Congolais. 

Il est des signes qui ne trompent pas. Puisque le jour du match, aucun reporter congolais, excepté le correspondant d’Afrique N°1, n’a pu suivre le match. C’est sur cette identité que ce dernier est entré au stade. Et c’est grâce à lui que ses confrères ont suivi les péripéties de la rencontre. Brutalisée, menacée par les supporters qui tenaient avec eux les objets dangereux, la presse et une partie de la délégation se sont repliées à l’hôtel où étaient logés les joueurs de leur équipe, pour une meilleure sécurité. Et la presse de dire : « De mémoire de journaliste on n’a jamais vu un public aussi sauvage que celui de Medeama ». Le commissaire du match, s’il est conscient fera parvenir le rapport à la CAF en vue des éventuelles sanctions.

 

De retour de Takoradi au Ghana,

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Les Fauves se sont bien défendus avec leur courage extraordinaire (Photo Adiac)