Cour pénale internationale : l’Afrique demande l'ajournement des procédures ouvertes contre ses dirigeants en exercice

Lundi 14 Octobre 2013 - 18:19

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La décision a été prise au terme du dernier sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est déroulé du 10 au 12 octobre à Addis-Abeba en Ethiopie

Ce sommet était consacré à l’examen des relations entre l’Afrique et la Cour pénale internationale (CPI). Au cours de la réunion, les dirigeants africains ont pris la décision de parler d'une seule voix et ont envoyé un message politique fort sur les relations entre l'Afrique et la CPI. « Pour préserver l'ordre constitutionnel, la stabilité et l'intégrité des États membres, nous avons décidé qu'aucun chef d'État ou de gouvernement en exercice ne devrait comparaître devant un quelconque tribunal international », a déclaré le Premier ministre éthiopien et président de l'Union africaine, Hailemartiam Desalegn, dans son discours de clôture.

Les chefs d’État ont rappelé que les principes des lois nationales et du droit international accordent l'immunité aux chefs d'État et de gouvernement en exercice. Selon l’Union africaine, depuis la création de la CPI en 2002, la trentaine de personnes inculpées par ce tribunal sont toutes africaines. Les cas les plus récents sont les procès entamés à La Haye contre le président kenyan, Uhuru Kenyatta, et son vice-président, William Ruto, poursuivis pour crimes contre l'humanité pour leur rôle présumé dans les violences ethniques ayant fait plusieurs victimes après l'élection présidentielle de 2007 au Kenya.

Dans un communiqué, l’Union africaine rappelle qu’aucune accusation ne saurait être lancée ou maintenue devant un quelconque tribunal international contre un chef d'Etat en exercice. Au terme de leurs travaux, les pays africains ont décidé de mettre en place un groupe de contact pour entreprendre des consultations avec les membres du Conseil de sécurité de l'ONU afin de discuter de toutes les préoccupations de l'UA concernant ses relations avec la CPI.

L’ambassade d’Algérie au Congo n’est pas restée en marge. Dans un communiqué, elle reprend l’intervention du Premier ministre de son pays, Abdelmalek Sellal, lors de ce Sommet extraordinaire de l’Organisation continentale. « L’ouverture d’enquêtes à caractère judiciaire par les tribunaux de pays européens à l’encontre de responsables africains dans le cadre de la pratique dite Compétence universelle, tend à imposer indûment une présomption de culpabilité là où la présomption d’innocence doit prévaloir », peut-on lire.

Tiras Andang