Cour pénale internationale : ouverture du procès contre le vice-président kényan

Lundi 9 Septembre 2013 - 12:45

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William Ruto, le vice-président kényan, doit comparaître à partir du 10 septembre devant cette juridiction internationale pour crimes contre l’humanité pendant les violences postélectorales de 2007-2008 dans son pays. Il a quitté Nairobi, la capitale, aujourd’hui 9 septembre pour La Haye, siège de la Cour pénale internationale (CPI), où il sera jugé

Le vice-président kényan est poursuivi par la CPI pour avoir planifié les violences politico-ethniques qui ont fait un millier de morts et plus de 600 000 déplacés. Il comparaîtra en compagnie de Joshua Arap Sang, un animateur radio, accusé d’avoir encouragé les violences. Pour le président kényan, Uhuru Kenyatta, également accusé de crimes contre l’humanité par la CPI et qui doit comparaître à partir du 12 novembre, les accusations portées contre son vice président et lui-même sont « fausses et seront récusées ». Il a déjà fait savoir qu’il plaiderait non coupable dans cette affaire.

La comparution d’Uhuru Kenyatta, le premier chef d’État à être jugé par la CPI ainsi que celle de son vice-président sont fortement critiquées par les pays africains ainsi que par de nombreux Kényans qui taxent la cour de juridiction « au service du néocolonialisme ». C’est fort de cela que les députés kényans ont adopté la semaine dernière une motion réclamant le retrait du Kenya du Statut de Rome fondateur de la CPI.

Notons qu’outre le Kenya, la CPI a ouvert des enquêtes dans huit pays africains depuis son entrée en fonction en 2003. Il s’agit notamment de la Côte d’Ivoire, de la Libye, du Soudan, de la République démocratique du Congo, de la Centrafrique, de l’Ouganda et du Mali. Ce qui vaut des critiques à la cour, notamment de la part de l’Union africaine, qui l’accuse de mener « une sorte de chasse raciale ».

Les poursuites engagées contre certains dirigeants africains font couler beaucoup d’encre. Citons celles visant l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l’humanité commis lors des violences postélectorales dans son pays entre décembre 2010 et avril 2011 ainsi que son épouse Simone ; celles concernant Seif al-Islam, fils de l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, et l’ancien chef des renseignements libyens Abdallah al-Senoussi ; l’ex-vice-président de la RDC, et les poursuites contre Jean-Pierre Bemba pour des crimes commis par sa milice en Centrafrique (octobre 2002-mars 2003) où elle était venue soutenir les troupes du président Ange-Félix Patassé, pour ce citer que ces exemples.

Nestor N'Gampoula