Course à la primature : l’opinion rejette l’idée d’un Premier ministre issu de l’opposition

Mercredi 26 Février 2014 - 13:30

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Des dix personnalités mises en concurrence directe pour la primature à travers le sondage Les Points, seul Matata Ponyo a franchi la barre de 50% d’intentions de vote. 

Après l’avoir manifesté à travers plusieurs sondages réalisés au cours de l’année 2013 sur les concertations nationales, les Kinois ont marqué définitivement leur rejet de l’idée d’un Premier ministre issu de l’opposition. Sur un total de près de dix personnalités présentées lors d’un sondage réalisé du 19 au 20 février à Kinshasa, dont l’opposant Léon Kengo wa Dondo, le choix s’est plutôt porté sur l’actuel chef du gouvernement, Augustin Matata Ponyo.

Les enquêtés relève l’inopportunité de confier la primature à une opposition diminuée de suite de l’absence de ses partis phares qui continue à considérer les concertations comme un non-évènement. Autre fait marquant, l’incapacité de l’ancienne patronne du Portefeuille congolais, Jeannine Mabunda, de récolter une seule voix au niveau des enquêtés, apportant ainsi la preuve de la forte carence d’un leadership féminin en RDC alors que la junte féminine ne cessent de réclamer l’application de la représentativité de 30% dans les institutions.

Non à l’opposition !

La formation prochaine d’un gouvernement de cohésion nationale hante les esprits des politiques et rythme le quotidien des Congolais qui tiennent à connaître les personnalités qui seront appelées à décider sur leur devenir et à sortir le pays de la crise. Le dernier sondage d’octobre 2013 sur les concertations nationales a, à cet effet, fourni plusieurs renseignements quant aux préférences des Kinois. 87% d’entre eux n’ont jamais été favorables à la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale que l’opposition a toujours appelé de tous ses vœux sans tenir compte des problèmes réels de la population.

Les Kinois n’ont jamais acquiescé le fait qu’une opposition de pacotille vienne jouer un rôle important et se refaire du poil de la bête pour les élections de 2016. Si l’opposition, dans sa version miniaturisée, c’est-à-dire dépourvue de ses partis phares, a tout à gagner dans la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale, cela ne serait pas le cas pour la majorité présidentielle, ont toujours relevé les enquêtés.

Dans la logique de la mise en place prochaine d’un nouveau gouvernement, les tendances en 2014 semblent conforter la position de Matata Ponyo. L’actuel chef du gouvernement bénéficie d’une opinion favorable liée notamment aux effets positifs de la bancarisation ainsi qu’au paiement régulier et ponctuel des salaires des fonctionnaires de l’État. Autres faits retenus pour Matata Ponyo, le bon déroulement des travaux dans différents chantiers ouverts à Kinshasa et les multi-réformes réalisées dans les différents domaines. L’intéressé, jugé de plus en plus proche de la population, occupe la première place du baromètre et totalise 51% des intentions de vote.          

Ont totalisé moins de 10%

En deuxième position se pointe le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, qui est jugé trop distant de la population par les enquêtés et trop protocolaire par les députés. On lui impute l’absence des solutions aux problèmes qui se posent au sein de la chambre basse du Parlement. Aubin Minaku a eu de la peine à atteindre 6% d’opinions favorables. Il est suivi de son co-président aux concertations nationales, Léon Kengo wa Dondo dont la position à la tête d’une plate-forme politique ne lui profite que trop peu. Ledit rassemblement est considéré comme une coquille vide parce que n’ayant aucune assise populaire du fait de l’absence des grandes formations de l’opposition. Le président du Sénat est déprécié par les enquêtés qui retiennent de lui la démagogie du sourire. Sa cote d’amour est au plus bas parce qu’il ne bénéficie par absence d’une assise populaire, d’où les 3% obtenus en termes d’intentions de vote. Il occupe la troisième place.

En quatrième position se pointe le vice-ministre du Budget, Daniel Mukoko Samba. Cet électron libre du Parti lumumbiste unifié, co-initiateur de la bancarisation sous le gouvernement Muzito, passe également inaperçu au niveau de l’opinion. Les enquêtés estiment qu’il n’a pas la carrure nécessaire pour prendre la tête du gouvernement. Il réuni 1% d’intentions de vote.

Mugalu, Masangu et Boshab

 L’ambassadeur Théodore Mugalu, bien que n’ayant pas affiché clairement ses ambitions pour la primature, est vu comme l’un des prétendants au titre à la suite de son idéologie sur la douzième province de la RDC. Ce dernier élément aurait dévoilé ses intentions pour le fauteuil de Premier ministre. Le chef de la maison civile du chef de l’État n’a pas la bénédiction des enquêtés pour présider à leur destinée. Ils le trouvent mieux devant l’autel, c’est-à-dire au milieu du village. Il totalise également 1% d’intention de vote.

Deux autres personnalités publiques obtiennent 0,5%. Il s’agit de Jean-Claude Masangu, très impopulaire dans la ville de Kinshasa et jugé distant de la population, et Évariste Boshab, dont le passage au perchoir de l’Assemblée nationale a été peu convaincant. Les enquêtés estiment que sa désignation au poste de 1er ministre bloquerait le système démocratique en RDC.  Par ailleurs, Albert Yuma ne récolte aucune voix au niveau des enquêtés parce qu’étant également moins connu des Kinois.

Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

1. Augustin Matata Ponyo 2. Aubin Minaku 3.Léon Kengo