Couture : « Un métier qui exige le calme, la concentration et la contemplation », a déclaré Sylvain Ébalé

Lundi 25 Septembre 2017 - 1:11

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Styliste et modéliste connu sous le nom de « maître Ébalé » à Owando dans le département de la Cuvette, Sylvain Ébalé a indiqué que le métier de couturier exige le calme, la concentration ainsi que la contemplation qui développe vers l’Être suprême, lors d’un entretien avec les Dépêches de Brazzaville le 7 septembre.

Selon maître Ébalé, on ne peut être modéliste ou créateur sans une connexion réelle à l’esprit qui est une source d’inspiration. Son rêve est la réalisation d’une chaîne de couture dans les cités en plein essor, a-t-il dit.   Actuellement, secrétaire du bureau exécutif du Conseil départemental de la Cuvette, « maitre Ébalé » qui s’est lancé dans la politique pratique de façon indirecte la couture à travers ses anciens élèves. Il la pratique également comme une distraction pour habiller sa famille et lui-même à l’occasion des cérémonies où il désire mettre quelque chose de spéciale. Aux jeunes qui aimeraient évoluer dans ce métier, explique le styliste, ils doivent commencer à l’aimer de tout leur cœur et à le pratiquer sans gêne, ni complexe. « Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens. Tout travail qui aide l’homme à de la dignité et de l’importance. Un couturier n’a rien à envier à un cadre d’administration. Les jeunes doivent découvrir leur vocation et se consacrer entièrement afin de rendre leur nom aussi célèbre », a-t-il souligné. Témoignant son attachement à la mode, maître Ébalé a indiqué qu’après sa carrière politique, il consacrera ces derniers jours à la pratique sinon à la recherche approfondie en coupe-couture et au service divin.

Sylvain Ébalé a commencé ce métier en 1987, en classe de 3e à Mossaka dans le département de la Cuvette. Avec une vieille tenue scolaire dont le pantalon bleu était devenu délavé. À cet effet, il décida un jour de faire son pantalon afin de renverser la partie intérieure qui avait encore une bonne teinte bleue. L’initiative a été prise après les railleries de ses camarades de classe. Cette première tentative, rappelle-t-il, n’avait pas été un succès car il avait buté sur la pose des poches et de la fermeture. Pris par le goût du métier, sa mère lui donnait des pagnes pour s’exercer avec leur machine à coudre à manivelle. Au bout du temps, il commençait à confectionner quelques ouvrages simples et même de ses amis qui le surnomma « maître Syl ».   

Soucieux d’avoir une qualification dans ce domaine, le styliste modéliste s’était inscrit au centre français de formation par correspondance (Educatel) où il bénéficie d’une formation de coupe et couture dans la filière styliste-modéliste pendant dix-huit mois. Cette formation a été sanctionnée par un certificat qui lui a valu un stage pratique dans l’atelier de l’Ivoirien Djatchi Tcheka Lazard dit « maître Issa » pendant son cycle universitaire. Grâce à ces formations, maître Sylvain Ébalé s’est fait un nom dans l’exercice de son métier avec ses propres créations dont la marque caractéristique de son style reconnu « Excellence couture ».  Peu avant son affection en qualité d’enseignant volontaire à l’issue du premier test de recrutement à l’enseignement technique et professionnel à Owando en 2000, maître Ébalé a formé les ex-enfants soldats des évènements des années 1997 à Brazzaville. Arrivé à son lieu de service, le styliste modéliste installa son atelier de couture appelé « École de coupe-couture ».  

 

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

Le styliste modéliste Sylvain Ébalé (DR)

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